lundi 31 août 2009

Inscription de rentrée

Chaque année à la même époque, le temps est aux sages résolutions. Comme si ce court répit, ce peu de vacances passées à cagnarder, devait nous faire culpabiliser. Trop habitués à notre dur labeur quotidien, se relâcher deviendrait une sorte aberration perverse à laquelle il conviendrait de ne point s’habituer. C’est donc rongés par les remords, que par exemple, François jure de ne plus jamais faire de connexion, Michel d’enfin écrire en français intelligible et compréhensible pour le commun de mortels, Paupof de se séparer de son baudard modèle 1970 à port de travers, Soso de supporter encore et encore les vannes douteuses de François, Iaki de briguer l’oscar du meilleur scénario pour sa prochaine œuvre cinématographique… Coté cuvettards, il y a Sylvain qui veut battre son record de dégaines préclippées, Schnappi qui rêve de croiter sa kiné et de pouvoir enfin tourner le dos à son lourd passé d’étudiant attardé célibataire. Pour GrandBruno se sera de faire sa toute première traction sans s’aider des pieds, Oliv de prendre son vrai premier vol, GrandLudo de forcer un peu dans les 8a d’Espace Comboire, Jean-Yves de rentabiliser encore mieux son abonnement à la salle, avec un minimum de 2 séance par jour, Yves de monter grimper aux saillants ou a DJ l’hiver en skis, Bertrand de plier toutes les 7b de Lolette avant Yves, Luca de ne plus prononcer un mot en plein crux, Nico de s’alimenter sainement, en supprimant toute graisse et tout aliment d’origine animale…Avec ce régime, bientôt plus de risque qu’il finisse avec l’empreinte du premier point sur la joue en tentant de m’assurer…et pour moi, se sera de garder toute l’objectivité et la transparence d’une plume journalistique exempte de toute mauvaise fois.
Cette années donc, il nous faut décider du sacro saint jour de semaine qui tour à tour sera consacré, à bourriner sur la vire d’espace, à profiter des dernières lueurs des jours d’Octobre aux mur galactique des Vouillants, éclairés par des phares de voitures, à se baffrer de bières et de pizzas devant les matchs dans le grand appart d’Yves, à aligner des séries de tractions dans le studio de Schnappi sur son tout nouveau modèle de poutre…et j’en passe…Pour un vote démocratique que je truquerai, LaCuvette s’est doté d’un outil de sondage, sur la droite, ou chacun des cuvettards pourra librement signifier son choix entre le mardi ou le jeudi soir.
Mardi dernier, ce fut Luca et Nico qui eurent leur première séance émotion avec LaCuvette, gracieusement offerte, au Glésy. Pour combler ces potentiels nouveaux adhérents, je flashai à Nico avec précision les méthodes de Stal Act It, 7c+, histoire de m’attirer sa sympathie, dès l’échauffement. Derrière, je fis mine d’avoir du mal à réaliser le premier jeté sur les croutes puis de trembler dans la section rési tout en parvenant péniblement à atteindre le relais. De son coté Luca, ici dans son jardin refit Inspiration, le 7a+…plus dur que les autres 7b/7b+ du secteur…d’après la légende, la faute à 2 prises cassées…mais l’on pourrait imaginer que certains locaux, en mal de nouvelles voies dures s’arrangent pour faire monter les cotes des lignes déjà pliées, et faisant disparaître quelques prises clés…Pour finir et éviter que nos 2 pb master repartent trop sûrs d’eux, je les fis gouter au trop dur pas de bloc de Rupture, le 8a et dernière voie à cocher ici.
Au pays de FT, là où il fallait être inscrit, c’est au Roc de cor. Francois défriche quelques voies oubliées comme free confit 7b+, avec Michel et Soso, puis In the Realm of soft delusions, 8a. Il profite aussi de l’attrait de Michel pour Diana, un superbe et esthétique 7c, pour équiper un départ direct, et une suite empruntant tout la ligne de faiblesse de l’immense toit. Une ligne surprenante et atypique, un sublime roof étonnamment et seulement 8a… Dépêchez vous, Il va falloir faire vite, car la saison va toucher à sa fin…
Samedi, je ne m’étais pourtant pas inscrit avec le clan de alpinistes de LaCuvette. Yves, Bertrand et Marc m’entrainèrent de force à l’ocean…Une heure de voiture plus tard, étourdi par une conversation dont je ne pipai mot, mêlant des termes inconnus tels que glacier, crampons, bivouac, refuge… j’allais devoir cracher mes poumons en essayant de tenir la cadence dans la marche d’approche.. L’herbe serait-elle plus verte ici ? Je ne demandai qu’à voir….Je vis Yves saucissonner dans un 7b…il aurait fait pareil à Lolette…pour l’instant, rien ne justifiait le déplacement. Coté Bertrand, comme d’habitude, il fit mine d’être explosé dès le 3eme mouv, puis tremblant de tous son être mais sans jamais tomber, il clippa la chaine du très esthétique pilier d’Etrave Party 7b. Même sort pour totem un immense 7a perdu dans un immense mur gris et blanc. Quant à Marc, rien de très différent, un gros étalage de grossièreté en tombant dans le crux, puis un véritable randonnée pédestre, avec blocages au niveau du genou, dans les 40 d’un cris dans L’océan 7c+…Avec Luca et Gaetan egarés, eux aussi ici, je me fis discret en restant au fond de de la grotte : toit, dévers, et surtout, relais visible à, à peine plus de 15m, hauteur enfin raisonnable : 15 mouvements de rési, de bonnes prises, un talon, un gros balan puis un genou bien pensé à la FT et nous voilà à cocher le 7b+ de en devers et contre tousune voie taillée sur mesure pour Oliv…et puis, je me fis happer par les alpinistes, contraint moi aussi au cris dans l’océan. En général, j’exècre ces voies longues trop homogènes et qui finissent par m’ennuyer. Je partais avec un fort apriori et puis… 3 sections bien différentes, quelques vrais repos, la première plutôt à sensation sur règles, la deuxième plutôt rési sur trous et la 3eme, technique dans une sublime dalle grise…au bout des 40m…j’en aurais presque redemandé !!
C’est malin les alpinistes, maintenant j’hésite...va falloir revenir…

dimanche 23 août 2009

Pou Pou Pidou

Et oui, comme quoi, c’est aussi un homme comme les autres…même si le poids des années n’a d’emprise ni sur sa soif d’ouverture de lignes incongrues, ni sur son appétit de mouvements complexes et retors, il fondra lui aussi en larmes devant les dessins artistiques de sa progéniture, marqués de l’inévitable "bon anniversaire papa que j’aime". Il n’aura pas assez de souffle pour arriver à bout du trop grand nombre de bougies présentes sur son gâteau. Et enfin, il se délectera de cette débauche de crème et de chocolat qu’on lui aura amoureusement préparée pour l’occasion. C’est sur, ça contrastera avec sa théâtrale visite à Berlin, 2 jours plus tôt. Même badigeonné de cirage noir et vêtu d’un maillot jaune et vert d’une équipe de l’autre bout du monde, j’ai reconnu sa foulée quand il explosa les chronos du 100 puis du 200m…Un FTraterrestre, vous avais-je dit…Et comme je l’avais démasqué, je chauffai discrètement tout le stade pour que résonne un Happy birthday to you dont il se souviendra…
Dans l’intimité de LaCuvette, nous avions décidé de tirer à la courte paille l’heureux élu qui devra se vêtir d’un courte robe rose, se faire teindre en blonde et s’injecter du botox dans les lèvres pour se dissimuler dans son gâteau d’anniversaire et entonner le célèbre : Happy birthday mister FTresident….happy birthday to you…
Concernant le cadeau. Nous avions pensé à une jolie corde neuve de sa couleur préférée mais c’est sans compter qu’il ne grimpe qu’avec des reliquats usés jusqu’à l’âme.

On aurait pu opter pour une paires de eb, marquée de la griffe de Lacuvette et ayant été portée par un maître sumo dans un 8 dalleux des Lames, mais il ne jure maintenant plus que par les Hellboys.
Une Ray’s canne ? Mais le bougre ne connait pas de voies trop engagée pour lui. Un T-shirt à l’effigie de LaCuvette ? Mais la graphiste, que je paye pourtant grassement à coup de lance pierre, tarde à peaufiner les derniers détails du logo. Une photo dédicacée de Lacuvette, une valeur sur qui ne peut décevoir.
Un Schnappi dans un 6a du Glesy ? Si, si un 6a…mais avant de triple marcher avec Jean-Yves le 7b+ du sac à dos volant, sans les mains, prétextant un doigt opéré et douloureux. Mais je soupçonne la supercherie, destinée à attendrir une kiné. Je ne serai pas surpris de les surprendre, entre deux massages tripoteux et langoureux d’un de ses membres les plus utiles mais ayant perdu de sa superbe, sous couvert de soi-disant rééducation, à écumer tendrement ensemble quelques 5sup locaux.
Pour revenir à la photo, un Franck, dans la même voie ?Ou mieux encore, une rareté, un phénomène inexpliqué et inexplicable que ne s’est reproduit qu’une seule fois en 30 ans. Et comme je suis toujours là où il faut, j’ai pu le figer sur papier glacé : un Yves à Lolette, tour à tour dans Phacochérisation Express 7a

et Patagroniasse 7a+,tous deux à la mesure du physique de la bête.
Dans son sillage, Sylvain, tout excité par cette anomalie cuvettarde, s’est senti pousser des ailes pour enchainer le court et joli Bar Tabac 7b. Comme je suis solidaire avec Oliv, entre 2 photos de l’évènement, je ratai de peu la très physique Femelle Vibram 7c+, rien que pour le plaisir de revenir l'assurer dans le Retour à la case départ, le 7c voisin. Concernant la photo, à bien y réfléchir, plutôt qu’un cuvettard pétras et mal dégrossi, il se pourrait qu'il soir plus sensible aux traits d'une Emilie ? Tout bien réfléchi, il nous faut abandonner l’idée de la dédicace. Notre illettrisme ajouté à la finesse de nos propos ne pourront jamais être à la hauteur de notre FTrésirent.
Finalement, après de nombreuses nuits agitées sans sommeil, je trouvai enfin comment le surprendre : à ma prochaine venue dans le Lot, j’équipe une connexion entre 2 de ses voies bouseuses encore non-répétées, pour en faire un bijou local. Je FA-te la dite ligne et m’arrange pour que l’info lui parvienne via une scorecard 8a.nul !!!
Quoi qu’il en soit, comme tes parents et ta famille, toute LaCuvette est fière du chemin que tu as parcouru, de l’empreinte que tu as laissée. Comme toi, à 16ans, nous étions pleins de fougue, d’idéal. Rien ne pouvait nous arrêter. Que dieu te garde de finir comme nous, en vieux cuvettards frustrés, aigris et intolérants….Bon anniversaire François !!!!!

jeudi 13 août 2009

I'll be back (re)

Je me souvenais de cette chaleur écrasante, de ces collines s’étendant à perte de vue, à l’allure de landes brulées par le soleil. L’immense plateau calcaire semblait même dépasser l’horizon. Il n’était parsemé que de quelques arbres. Des rescapés des temps anciens, dans une zone désertique, hostile à la moindre étincelle de vie. Pour m’y retrouver parmi ce dédale de pierres chaudes et roussies, j’avais marqué un étroit chemin, en entassant quelques cailloux sur l’embranchement à prendre, lorsque plusieurs options étaient possibles et qu’un doute pouvait subsister. J’avançais péniblement sous l’intensité des rayons du soleil, prenant soin de me réhydrater régulièrement. Il me fallait faire suffisamment vite pour ne pas succomber à cette fournaise tout en veillant à ne pas m’épuiser avant d’avoir atteint le passage. Lors de ma 3eme halte je reconnu les marches sculptées à même la roche. Elles signifiaient le début de la descente vers cet univers parallèle. Juste qu’ici, rien en surface ne pouvait laisser transparaitre une quelconque activité humaine. La première fois, ce sont ces premières traces qui m’avaient mis la puce à l’oreille. Au bout de quelques mètres seulement, elles s’ouvraient sur le passage, une faille étroite, une entaille de géant dans les entrailles de la terre. En plongeant derrière une ultime dernière dalle, je basculai dans un autre monde. Je la retrouvai alors, intacte. La colonie était toujours là, installée surement à l’identique depuis des générations.
Le FTerminator trônait au centre du gouffre de Roc de Cor. De nouveau, je ne pus contenir mon admiration :
- Oh la vache ! Ne le prends surtout pas mal, mais tu es un FTerminator, pas vrai ?
- Oui. Système Cyberdyne, modèle 101.- Oh non. Oh la vache ... T’es réellement réel ! Je veux dire ... T’es comme une machine en dessous, n’est ce pas ? Mais comme vivant à l’extérieur.
- Je suis un organisme cybernétique. Un endosquelette de métal sous du tissus charnel
Puisant sa force dans ses plus profonds instincts primitifs, l’œil injecté de sang, il extermina ses 500, 501 puis 502emes voies dans le 8ème degré...presqu'aussi bien que les plus de 850 notre dieu cuvettard Ludo !!! 3 dernières victimes sans point commun, si ce n’est d’être coté 8a, pour leur plus grand malheur. La première, Les idées juteuses avaient tété, n’était qu’une connexion entre les 2 pas de bloc hargneux de 2 lignes encore vierges de toutes répétitions.
Dans ce même mur à règlettes acérées et aux placements subtils, je fis discrètement la belle dalle d’Antirouille, le 7c voisin. La seconde, de l’autre coté du gouffre, Si tu vas à Rio, n’oublie pas de tomber la haut, avait les traits d’une grande envolée en rocher lichéneux. Une belle robe blanche qui ne devait pas avoir connu la caresse d’une main depuis plus d’une dizaine d’années. Et enfin, la dernière, l’escargot multicolore, offrait un bon pas bloc, sur mauvaises verticales pour remonter une fine colo grise, qui, malgré mes assauts répétés resta hors de ma portée. En partageant le quotidien de la tribu, je n’allais pas tarder à découvrir quelques travers chez ce FTerminator. Je l’observai dans Wallace et Gromit, pourtant simple 7b+, au profil similaire à Si tu vas à Rio : le même départ suivi d’une zone un peu engagée ou il faut louvoyer entre surplombs, fissures et dièdre pour venir buter sur un sacré pas de bloc où précision et détermination feront la différence. Contre toute attente, je le vis amorcer ce dernier mouvement, s’élancer de toute sa grâce…avant de choir comme un simple mortel, plongeant vers le nadir alors qu’on l’attendait au zénith. Il balançait hagard au bout de sa corde, le regard vide et la queue basse. Animé de la curiosité de l’anthropologue, je chaussai mes eb et me lançai sur ses traces…Je me retrouvai alors au bord du déchirement musculaire dans les premiers blocages du bas, puis, guère plus haut, tremblant de tout mon être, au dessus du point, en grand écart, les pieds de chaque coté d’une arête effilée, j’ai craint un instant ne jamais plus pouvoir être père…. Quelques mètres plus haut, glissant sur des gros plats poisseux je commençai à avoir du mal à respirer, avec déjà 25m de grimpe, je frisai l’étiolement…toujours en vie, j’atteins enfin le crux final…mais là, mes forces m’abandonnèrent, ma fierté disparut, tandis que l’apoplexie me gagnait…et je fus bien incapable de serrer ces deux satanées prises…Plus tard, lorsque que je l’entendis geindre en fermant le bras pour jeter dans le bac final du 7c de la petite grotte, je compris qu’il me faudrait alors passer mon chemin. J’inversai alors les rôles dans Free Spirit, l’autre 7b+ du secteur. Encore un long mur blanc dont la propreté n’aurait rien à envier à une la chambre d’étudiant, celle de Schnappi par exemple, en fin d’année scolaire, après les dernières beuveries de fin d’examens. J’enchainai dignement ces 25m de continuité, bravant lichens, araignées, poussière et végétation diverse et variée. Je tendis alors la corde au FTerminator. Piqué dans son orgueil, je le vis alors littéralement survoler la voie, en apesanteur, dépassant même le relais sans s’en rendre compte…il renouvela la démonstration dans le 7c+ de droite, Syrinx, usurpant même son nom d’origine, avec une section particulièrement engagée au niveau du crux qui occasionna de grosses frayeurs…à l’assureur uniquement, par crainte de mourir écrasé…En grand seigneur, il eut une pensée pour les futurs répétiteur et déposa une rallonge à faire pâlir plus d’un Schnappi. Pour ne pas m’arrêter en si bon chemin, je tentai de lui piquer une FA en dégotant une connexion évidente en plein centre du mur. Mais là encore, mon audace ne fut pas récompensée…
Le reste de la colonie ne semblait pas troublée par notre manège. Elle s’était habituée à mes allées et venues. Chacun avait sa place, contribuant à une sorte d’équilibre parfait. J’entendais de temps à autres, des rires euphoriques ou des râles de désespoir suivant que les voies étaient on non enchainées. Je passai quelques instants avec l’érudit rudiste Michel, à l’allure frêle et à l’œil malicieux. J'étais sur que ce personnage avec du inspirer le maitre Yoda de Star Wars. Je décelai ce même malin plaisir à mimer une démarche penaude et fragile, avant de poser maladroitement sa canne et se métamorphoser alors en acrobate virtuose jouant de la gravité, dans Diana, un étonnant et varié 7c. Une ligne pure traversant un immense toit avant d’en franchir esthétiquement la lèvre par le coté gauche, un talon au dessus de la tête. Un véritable appel à la grimpe auquel je succombai.Je remarquai aussi Iaki, le broyeur de règles qui peut aussi broyer du noir, puis Soso, l’amazone aux doigts de fée, chevauchant le 7b de Chasses subtiles avec ce soi-disant tri doigt dans lequel je n’ai réussi à bourrer que la première phalange de mon majeur, ainsi que beaucoup d’autres …Cyril, Flo, Matthieux, Fred, Nico, Clément, Elia….une sorte de grande famille, riche en couleur, avec ses joies et ses peines….
Il était 19h52, le 12 Aout 2009, j’émergeai enfin de l’antre du royaume de Roc de Cor, les cheveux plein de toiles d’araignées, les genoux meurtris par moultes tentatives de coincement, les avant bras occis pour le redoutable mur à plats lichéneux de droite, la boite à croix bien remplie, un autographe du FT en personne et surtout la satisfaction d’avoir partager quelques instants privilégiés avec tous ces autochtones. ( photos souvenir ici).
Et il est maintenant l’heure de retrouver le monde civilisé de LaCuvette

dimanche 2 août 2009

I'll be back

- Yush, Maitre Yush ?
- Je suis là pour te sauver. Force d'intervention, Matricule 38 416, chargé de ta protection. Tu es la cible du FTerminator.
- Pourquoi moi ? J'ai rien fait !
- Non mais tu vas le faire, et de ta vie dépend notre avenir.
- Je ne comprends rien... Mais comment ce type peut-il se relever vous l'avez tué !
- Ce n'est pas un homme, c'est une machine. Le FTerminator, créature cybernétique modèle 001.
- Une machine ?! Comme un robot ?
- Pas un robot. Un cyborg. Cybernétique micro organisme.
- Le FTerminator veux tout tuer ! Rien ne peut pas lui échapper : il est programmé pour ça ! Il ne connaît pas la pitié, ni les remords, ni la peur ! Et rien au monde ne peut l'arrêter ! Personne ! Il est ici pour tout tuer !
Une sorte de rêve prémonitoire…Mais lorsque je ferme les yeux, j’entends encore sa voix sourde et grave : "je vais tout exploser, j’arrive à ma 500ème voie dans le 8 eme degré…". Il avait juré de m’attendre pour l’extermination finale, que je puisse être témoin du carnage, de la déflagration jubilatoire et communicative qui s’en suivrait. 15 jours d’attente, juste le temps de retrouver les quelques cuvettards encore présents dans leur fief caniculaire, histoire de m’assurer de leurs bonnes formes physique et mentale.
"I’ll be back", à coup sur, encore et encore, sur la vire d’Espace Comboire surtout maintenant que Jean-Yves s’est laissé envouter par le charme des certaines lignes comme il n’en n’existe pas ailleurs : L’homérique l’arme à l’œil 7b, puis l’ineffable Poulpe Glaireux 7b+ dont la légende hante et hantera encore longtemps les nuits des petits cuvettards.

Avec GrandLudo ils se sont attelés à un chantier majeur avec l’inénarrable mythe qu’est Nulle part et ailleurs, 7c. Un premier mouvement physique pour se mettre dans l’ambiance avant de s’engager dans une longue section rési sur prises moyennes pour enfin passer le point de non retour et basculer sur une fin en dalle, technique et rusée qu’il faudra aborder serein et en pleine possession de ses moyens. Le tout au plein centre de l’historique vire qui domine les rumeurs de la ville et fait face aux lumières du soir colorant l’horizon montagneux, dominé au loin par le Mont Blanc. De quoi s’occuper encore quelques séances, en espérant peut-être un jour, pouvoir enfin clipper la chaîne, l’esprit libre, le cœur ému et l’âme apaisé , d’un des vrais 8a du lieu, Sidi'h Bibi, Viva Zappata, Interdit aux chiens ou Désirs exacerbés.
Après avoir raccroché leur vélo et boucler les 3500km du tour de France, Yves et Bruno, profitent de la forme du moment. Même leur urine présente des signes qui ne trompent pas, les quelques cercles de terre brulés et radioactifs au pied des Ecouges en témoignent encore. Bruno enchaine le très beau et varié Pas lisse de justesse, 7b+ alors que quelques mois plus tôt le pas de bloc médian lui paraissait impossible. Convaincu de sa nouvelle force, il s’est même frotté au test de force et d’équilibre qu’est Bartasse Salvation, autre 7b+ incontournable du lieu…aux antipodes du style que lui réussit d’habitude !!. Quant à Yves, ils poursuit son travail de volume, en empilant les longueurs…mais sans les enchainer…. avec tout ce qui traine dans les 7a/7b, sous l’œil amusé d’un Bertrand qui s’applique à titiller son ego en se faisant un honneur à tomber systématiquement une prise plus haut que son illustre ainé. "I'll be back"….c’est ce que je compris du sourire en coin d’Oliv, après avoir gouté aux 10 mouvements physiques de Retour à la case départ. Vraisemblablement son futur 1er 7c, une gestuelle qui l’a toujours fait rêver…Je tracte, sans les pieds, en vociférant comme un porc éventré. Dans le même style, mais sans le coté porcin, GrandLudo vient à bout de la bête avec un beau jeté du désespoir sur le relais. Effrayé par tant de bruit, Luca préféra s’est réfugié sur les murs à trous et croutes du fond, pour une reprise non sans difficulté, dans Bar tabac et Flopinette, les 2 jolis 7b locaux. Mais attention Oliv, il faudra se dépêcher…maintenant que je suis enfin venu à bout des 14 mouvements, dont le salvateur coincement de pointe de Touche grigri le 8a de la falaise…il ne me restera plus qu’à cocher Femelle vibram, le 7c+ bloc et retord pour que je mette un terme à de nombreuses années histoire d’amour avec cette falaise atypique !!
Et pour finir, des nouvelles de deux jeunes athlètes formés à la redoutable école Lacuvette. Victime de doigts douloureux, ils préparent leur retour. Tandis que Schnappi réussit quelques 5sup et 6a du coté du Glesy, Charlie reprend confiance en enchainant Attention on vous regarde, 8b+ physique et majeur de Saint Antonin. Il lorgne maintenant sur un pur projet, la suite du 8a+ du signal des corbeaux, une dalle immonde, vierge de toute répétition depuis sa première réalisation, il y a maintenant 20ans par un certain Didier Raboutou….
Le Sud Ouest…encore ? …Terre d’accueil pour cuvettards en vadrouille et lieux de repos de quadra discrets dont le carnet de croix ferait pâlir toute une génération des jeunes mutants ?