lundi 26 mai 2008

Sensations fortes

"Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage"...(que force surtout !).Face aux lions qui s’enfilent à la pelle des 8a, petit, faible, gros mais patient tel le rat, je ne comptais plus les essais dans ces 2 voies, pourtant simples et modestes 7c. Il y a d’abord NSA à Espace Comboire, débonnaire vue du bas mais qui réserve une petite vingtaine de mouvements intenses, complexes au point de laisser pantois le visiteur.
Et puis à force de travail, de sensations, les gestes se précisent, la traversée s’apprivoise et les essais commencent. Chaque mouvement est en lui-même un challenge, et chaque avancée devient jubilatoire, jusqu’à ce dernier blocage, loin, toujours trop loin pour atteindre cette mauvaise épaule main droite, qu’il faudra encore valoriser. Une perle de rési comme seul espace peut en réserver, des gestes comme il n’en n’existe nulle part ailleurs… L’autre si justement nommée les raisons de la colère à la DJ, longue, très longue, avec cette colo centrale difficile à travailler, et surtout ces deux dernières prises difficile à serrer si loin du sol. Avec des pieds trop haut qui ne laissent que peu de chances pour tomber sereinement sur le plat main droite avant d’amorcer le réta salvateur.
Et puis, le rituel précédent l’essai, le seul vrai essai, celui après lequel on ne cesse de courir. Comme le disais un pote footeux, avant de se reconvertir au coup de boule sur ritals à grande gueule : "j’aime ces moments là. On est là tous ensemble. Les regards qui se croisent. C’est toujours les mêmes gestes, d’abord la jambe gauche, toujours. Chaussette, chaussures (y voulait plutôt dire chaussons, eb), puis la jambe droite, puis une gorgée de Volvic"…Ce jour, unique, où même ces premiers gestes paraissent plus simples. Comme une prémonition, le chausson s’enfile parfaitement, l’assureur dépose un baiser paternel sur notre front dégarni, les premiers pas se suivent sans heurt, rapidement et avec précision. Et puis, un dernier geste nous fait sortir de cet état second, celui où l'on se retrouve le relais en main, réveillant nos instincts les plus primaires. L’ivresse de la réussite, le sourire niais du gagnant…et le petit regret de tourner une page, de quitter cette voie a laquelle on s’était finalement attachée…
Comme Chnaps qui versa sa petite larme ce mardi soir, après sa démonstration de marge (et de rallonges…record battu avec celle mise depuis le relais…au moins 6m !!!) dans A titre costume 7c+ sur croutes à Espace toujours. Il clôt ainsi son histoire avec le secteur KGB et court maintenant après l’intégrale du bas….il te manque Requiem 7c…dépêche toi si tu ne veux pas qui te faire coiffer sur la ligne puisqu’il ne me reste que CIA le 7c+ qui parait-il est 2sup et Je t’aime le 7c dans lequel mon (gros) cul reste désespérément collé au sol…Tout ça sous le regard de Sylvain qui ne va pas tarder à cocher son premier 7b dans le secteur, avec Etat d’arrestation, avant que suive le mythique larme à l’œil 7b.
Yves aussi, eut son samedi riche en émotion, puisque d’une moitié de voie la semaine dernière, il parvient maintenant au 2/3 d’une autre voie, le plus long 7a+ de lacuvette avec Gare aux loups, du mur technique du ED Wall de la DJ. Pour ses 65 printemps, nous lui avons offert une petit séquence souvenir, pour se remémorer son passé d’alpiniste : tu as pu faire un relais au 1er point du Bonheur tranquille 7b, tu étais fiers de nous montrer comment vous, les vrais, les anciens, ceux qui en ont, réalisiez manip de corde et autres mouflages !!!! Bertrand et Jean-Yves profitaient honteusement de ton relais confortable pour cocher le reste de la voie.

Tout ceci ne serait possible sans ces travailleurs de l’ombre, ces ouvreurs courageux, en particulier notre Ludo P qui, épris de pitié jeudi, en voyant Bruno et Sylvain bien en peine pour s’assurer correctement dans l’ED Wall, a du passer sa journée de vendredi pour couper les arbres et ré-équiper le mortellement engagé Al Amdullilah, 7c dalleux, qu’on va maintenant s’empresser d’essayer !!
Nous n’aurons de cesse de te remercier pour ces tranches de vie que tu rends désormais possible…mais ta présence en ces lieux laisserait-elle augurer de nouveaux projets ? Espérons que certains seront accessibles au commun des mortels de lacuvette...
Et enfin bravo à la légende de la Roque pour sa croix dans le temps des gitans 8a, un enième succès du à son approche méthodique et rigoureuse du secteur, ainsi qu’à Martin qui, pour que je me sente moins seul, à trouver le moyen de rater l’autre 8a, chat noir, chat blanc, la main dans l’avant dernière prise !!

mercredi 21 mai 2008

eb tribute

"Nous partîmes 500 et par un prompt renfort, nous nous vîmes 5000 en arrivant au port". En réalité, c’est plutôt à 2 qu’on est parti…

Tout cela nous ramène 5 mois en arrière, en plein Décembre, avec François,

perchés au dessus des méandres du Lot qui se détachait péniblement du brouillard, au pied des grands murs de St Géry. Amusé par son curieux accoutrement d’homme sandwich, avec 2 planches collées devant et derrière, flanquées d’un immense autocollant eb. "Emmène de la Bière", "Etoile Boréale", "Equarrissage Bovin", "Envoyez le Bouzin", "Encore une Bouse"…bref, autant de questions auxquelles il me répondit simplement
- ben eb quoi ! La marque qui fait les chaussons que t’as aux pieds…je n’avais effectivement pas fait le rapprochement, encore tout retourné et ébloui par sa démonstration d’aisance et de maîtrise dans la baston à la maison 8b+.
- Ca va faire plaisir à ton sponsor, un 8b+, perdu dans le lot, pour un rescapé de la guerre de 14-18, c’est la classe. Ca se bouscule pas au portillon et ça change des mutants pré-pubères qui randonnent les 9a en Espagne, lui lançais-je, admiratif.
- Ben ouais, mais comment je lui dis moi que je suis le champion du monde des vétérans ? J’ai oublié de convoquer l’Equipe pour un reportage photo, répondit-il, interrogatif.
- Pas besoin ! A l’heure du web, je t’écris 3 pauvres lignes à l’arrach et d’un clic ta tronche marquée eb au fer rouge est accessible à des millions de personnes…encore mieux qu’une photo dans Grimper…
- Chiche ? Tope là et reprend un gâteau, je les ai piqué à ma fille avant de partir…père indigne !
Et l’histoire de lacuvette démarra. Aujourd'hui c'est plus de 5000 visiteurs au rythme de 30 par jour (toujours le même ?) qui se sont pris en pleine face les 2 lettres mythiques, eb, qui font ta grâce et ta force et aussi un peu la mienne (enfin si on peut parler de force me concernant).

En guise de reconnaissance, eb offre 5000 paires de volwerines evolution ainsi qu’une photo dédicacée de François aux 5000 prochains internautes laissant un message sur lacuvette d’ici la fin du mois.
Et pour fêter l’évènement, Planète-Bloc, THE salle de bloc de lacuvette, partenaire de la marque (les grands esprits finissent toujours par se rencontrer...), organise une grande soirée « eb generation » et offre 15% de réduction pour tout abonnement, sur simple présentation d’une impression de ce post. L’occasion faisant le larron, j’en profite pour partager mes impressions sur ces fameux volwerines evolution, que m’a finalement généreusement cédés Monsieur eb.
Coté look, c’est sobre, avec une couleur crème, un poil salissante, surtout pour des habitués de la poussière des bennes Lely des Vouillants. Le logo n’est pas le dernier de la marque…mais c’est pas grave, je trouve l’ancien plus esthétique. Sous la semelle le sticker ne fera pas long feu, du coup dommage, la foule de spectateurs située au pied des voies ne pourra bientôt plus lire eb, vu de dessous, contrairement à l’incrustation du précédent modèle. Même verdict pour l’autocollant wolverine sur le coté, au 2eme chaussage, il a disparu, y’a donc moyen de faire de d'améliorer la rentabilité en le supprimant.
Avant de parler technique, commençons par planter le décor. Sachez que j’ai un pied légèrement plus fort que l’autre, et que le plus fin est parfaitement épilé. Les deux sont parfaitement à l’aise dans les dalles des Lames alors qu’ils sont complètement à la ramasse à plat, sur de pauvres colos (pléonasme, cela va de soit).
Par rapport à son prédécesseur, l’evolution est plus large et la pointure semble légèrement plus grande (j'ai pris une pointure en moins que pour mes parfaits mocassins cirés du boulot). Du coup, mon pied fin épilé flotte un peu alors que mon pied le plus fort (quand même beaucoup plus fort et plus boudiné) a toujours du mal à serrer le scratch inférieur dans sa totalité…qu’importe car ce dernier est solide. La bonne surprise au chaussage est bizarrement le confort auquel je n’étais pas habitué. La languette molletonnée procure toujours cette sensation de douceur avec en bonus plus de douleur aux extrémités : fini l’impossibilité de les conserver plus de 3s au pied et l’obligation d’avoir les pieds rentrés de 45° vers l’intérieur pour limiter les souffrances. L’étonnement continue dès la toute première voie. Au premier placement, les sensations et la précision sont là…incroyable…mais j’en viens presqu’à regretter l’ancien modèle, qu’il fallait apprivoiser pour en tirer toute la puissance. Avant il fallait 4 ou 5 séances pour enfin commencer à envisager de taper un essai serein dans un projet…dire que ma première paire j’ai failli la jeter lors de la première sortie, tellement je n'arrivait plus à grimper avec ces sabots aux pieds. Et puis, à force de persévérance, il y a eu cette révélation aussi surprenant qu'inattendue : ce pied qui colle miraculeusement à la prise alors que personne n’y croyait… Concernant le talon, toujours rien à redire, encore au top. Avant eb, ça ne servait à rien, maintenant c’est une arme pour mes méthodes de sioux !!! La souplesse longitudinale est plus marquée, c’est l’équivalent de ma vielle paire qui a été ressemelée déjà 3 fois…reste donc à voir ce que ça donnera à l’usage et si l’on pourra compter sur une aussi longue espérance de vie…Enfin si monsieur eb m’offre une nouvelle paire dans 6 mois, ça ne sera plus un problème. En torsion, ils paraissent plus rigides, un net progrès, surtout pour mon pied large et poilu qui finissait toujours par tourner un peu à la longue.
En résumé, des wolverines evolution plus accessibles et résolument plus prévisibles pour grimpeurs précis et pressés....mais on pourra regretter la disparition du 2eme effet kiss cool qui ravissaient tant les grimpeurs exigeants, aventuriers et joueurs.
Pour finir, inutile de préciser que certaines affirmations de ce post ne sont que de purs fruits de l'imagination tordue et torturée de lacuvette...

lundi 19 mai 2008

Enfants prodigues

"Mon fils, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi… "Mais il fallait bien faire un festin et se réjouir, parce que ton frère que voilà, était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé." (Luc 15, 11-31…pour les profanes !!)
C’est un peu comme ça qu’Yves nous retrouva ce samedi matin, au grand dam Bertrand, qui lui, ne l’avait pas quitté de tout l’hiver. C’est un peu notre père à tous, son âge et sa virilité l’en rendant parfaitement capable, mais c’est surtout par le respect qu’il impose, pour son sens de l’orientation à toute épreuve, son dévouement à sa famille et en particulier à Madame, ses gémissements rauques de mâle lorsqu’il tremble au dessus des points…
Bruno, lui, revenait d’un long pèlerinage à Fatima, reconnaissant pour cette année où les RTT se comptaient à volonté. C’est au rythme d’une séance de grimpe tous les 2 jours, avec en prime des vacances avant l’heure de 15 jours au Portugal, que depuis Janvier, Les 7c se sont accumulés, jusqu’à la rumeur de ce fameux 7c à vue à Pont de Barret…rumeur que bien entendu nous entretenons et déformons car tous, nous avons foi en ta conti sans limite qui te classe au rang d’ovni, un roswell écrasé sur une planète qui ne compte pas de voie suffisamment longue pour te voir t’essouffler.
Le reste de lacuvette mettait fin à son cours exil au bagne des lactates, les bras lourds mais pas totalement satisfaits. Peut-être que la raison de toutes nos expériences, de toutes nos errances et de tous nos voyages est finalement toute simple : retrouver ces sensations, ces saveurs et ces joies qui ont marquées nos débuts. C’est surement pour ça qu’irrésistiblement, avec Ludo et Oliv on s’est retrouvé un soir de semaine aux Vouillants, simplement heureux de se retrouver là, au dessus des poubelles et dans l’ambiance moite d’un orage d’été. Juste le temps pour Ludo de nous prouver (encore !) qu’il vaut mieux avoir l’envergure d’un albatros plutôt que celle d’une poule bien grasse, pour aller chercher les prises si lointaines dans ce nouvel hymne au dieu Sika, en 7c+/8a à gauche du célèbre Vibrations transmutatoires 8a+. De nous trois, je vous laisse deviner qui pourrait être la poule…

C’est donc déjà ré-acclimatés que nous nous étreignions chaleureusement ce samedi matin à la DJ, secteur grande arche, sous une pluie diluvienne. Yves, notre père spirituel, pris de sénilité passagère entraina Jean-Yves, Bertrand et Sylvain, dans sa folie en enchainant une demi-voie, la tectonique de ploucs 7b ,en s’arrêtant au relais de sa voisine de droite, à mi hauteur.
Une bien belle perf que ce tecto de plo, donc 3a+ !!!
Dans cet élan de n’importe quoi on a pu voir des perches passer de mains en mains, des pédales fleurir de ci de là, ainsi qu’une soit disant vipère qui aurait empêcher de taper des essais…

Plus sérieux et décidé à ne plus s’attirer les foudres de notre VM local, Ludo choisissait Gare aux loups 7a+,
le plus long et surement pas le plus facile de lacuvette
avant de s’attaquer à la sublime proue physique et déversante de La dernière croisade, 8a+. Un morceau de bravoure qui nécessitera encore quelques visites.

De mon coté, que je ne cédais pas non plus à la facilité, en tombant trois fois de suite dans le dernier mouvement des longs et (trop) conti Raisons de la colère 7c…quel est l’esprit moqueur qui a dit que ca commençait à devenir une habitude ??
Pour finir, comme tout retour au pays s’accompagne toujours du hasard de la rencontre d’une vielle connaissance, c’est monsieur Lol que l’on croisa sur le chemin du retour. Cette fameuse légende de la Roque, dont je vous conterais peut-être un jour l’histoire. La réputée car unique falaise Normande n’en revient toujours pas d’avoir vu tant d’acharnement de la part d’un jeune débutant qui, au bout d’une petite année de grimpe vint à bout et en guise de première réalisation, du mythique Mira, 8a grotteste, au pas de bloc de départ qui m’a toujours laissé perplexe. Il fut un temps ou ta niaque communicative me permettait parfois de récupérer tes paires dans les voies. Et puis, le destin t’a mené vers d’autres horizons, t’élevant au statut de tronche de la nation, d’esprit supérieur de la patrie. Même si ça fait rire (les jaloux), chercheur au CNRS à mi-temps, ça veut surtout dire semi grimpeur pro, une aubaine pour un croiteur invétéré et efficace qui s’auto encourage dans l’action….Ce petit pamphlet à ton égard, simplement pour avoir le plaisir de te voir déposer un message sur lacuvette !!
Mais comme on ne peut pas être expert en tout, et pour toi, visiblement pas en informatique, clique sur commentaires, rentre ta prose raffinée, recopie les lettres de vérification dans le champ correspondant sans chercher de signe cabalistiques, ni de symbole d’équation de thermodynamique du 4eme degrés…il ne s’agit que de notre simple alphabet latin moderne…, rentre ton identité en choisissant Nom/Url puis clique sur publier commentaire.
Et ben…heureusement qu’il ne te faut pas mettre autant d’énergie pour comprendre les méthodes dans le voies ! Au plaisir de partager quelques instants sur une des vires de lacuvette…

lundi 12 mai 2008

Family Life

Même en ressassant les plus anciens de mes souvenirs, j’ai du mal à me rappeler de mes dernières vacances, voir même d’un simple week-end, passés ailleurs, à grimper. Les seuls flashs qui me reviennent mélangent des images de cheveux longs et de collants fluos, d’une vielle 504 Peugeot blanche dans laquelle nous nous entassions à 4 sur la banquette arrière, ouvrant les fenêtres pour laisser de la place à nos déjà trop larges épaules, de ces cols que nous gagnions en stop pour décharger ce bolide pour qui l’on priait, espérant qu’il atteigne lui aussi le sommet. Je revois aussi un simple et unique réchaud entouré d’une montagne de paquets de pâtes capable de nous rassasier chaque soir, pendant 10 jours, avant de longues veillées au pied de falaise, qui fleuraient bon toutes sortes d’effluves et d’arômes naturels, que chacun s’efforçait de partager avec le reste de la communauté.
Et pourtant…bien que plus qu’improbable, c’est en ce long week-end du 08 mai 2008 que lacuvette renouait avec l’esprit beatnicks et roots d’antan. Mais l’évolution aidant, le progrès a remplacé le ‘carré mat’ sur sol dur par la chambre meublée d’un gite 3 étoiles, la 504 par de larges monospace avec clim, les virées entre grimpeurs célibataires virils et mal rasés en week-end de jeunes cadres dynamiques pères de famille et propre sur eux (sauf sylvain…toujours propre mais encore sans descendance)….finalement, ne restent de cette lointaine époque révolue, que ces éternels paquets de pâtes…
Accusés (à tort) de léthargie, voir de dégénérescence, à force d’errer dans le vase clot de lacuvette, nous avions décidé de tordre le coup à cette idée reçue et d’aller voir si finalement l’herbe était plus verte ailleurs. C’est sur la Baleine, autrement dit à St Léger du Ventoux que nous jetions notre dévolu, antre de l’anti cuvette, bête noire concentrant tous nos points faibles : voies longues, conti, colos, repos total…L’occasion aussi d’étrenner ces tants attendus chaussons eb, "wolverine evolution", sur un rocher des plus people, plus conventionnel et plus fréquenté. Compte rendu des premières impressions à venir sur lacuvette, pour patienter, sachez qu'aucune zipette en vint couronner mes efforts pour me placer comme un blaireau entre les colos.
C’est donc méthodiquement, que se sont enchainées les voies les plus longues (trop ?), au grès des différents secteurs. De courtes séances de volumes, pendant la sieste des enfants, entre le gouter et l’apéro du soir, en allant chercher le pain le matin, et dans tous les cas avant que Mesdame ne constatent et ne s’agacent de notre abscence…A ce petit jeu des voies pour lesquelles il n’est pas nécessaire de s’échauffer et dans lesquelles on se sent forts, notons Sylvain qui exécute à vue en attendant Mozart 7a+, après le conditionnement "je te tire la corde, je te dis que c’est 3sup et qu’en plus que c‘est une rampe à clous". Saluons aussi Oliv et Mamath qui s’essaient (enfin) en tête dans la Levrotte 7a.
Un patchwork de longueurs, de colos et de couleurs du sud

Gavroche et mimi Pinson 6c+/7a et Ethique et tic et toc 7b

Sale fée mal brossée 7b
East side story 7b et Laissez passer les rêves 7a+
Merci Ludo pour cette initiative heureuse, cette bouffée d’oxygène, gages de préparation physique pour nos futurs exploits à domicile, là ou la prise et le mouvement se travaillent, le bras se ferme et le jeté fait loi. Ces 4 jours m’ont mis en appétit, j’irais bien bien grimper…et si on allait à la balme de Yenne ce samedi…non je déconne, pas d’inquiétude, personne n’a encore viré de bord…

mardi 6 mai 2008

Répétition générale

Répéter encore et encore, optimiser, améliorer, jusqu’au jour où toutes les conditions seront enfin là. Tel un accomplissement, nous patientons tous pour cette sorte de délivrance qui ne durera pourtant qu’un court instant, celui où l’on se retrouvera le relais en main, comblé, satisfait, apaisé mais paradoxalement surpris voir désorienté. Et puis notre appétit insatiable nous poussera vers de nouveaux défis, de nouvelles envies, plus belles, plus intenses, plus fortes. C’est parce que la facilité n’est pas notre quotidien (autrement dit… on n’habite pas Tamée !!) que finalement l’on ne sombrera ni dans l’ennui, ni dans la monotonie et encore moins dans la lassitude. Bref des projets pour plus d’une vie à portée de main, car plus leur niveau augmente plus les croix se font attendre, surtout à Espace Comboire…Ce n’est pas pour rien que l’intégrale de la vire n’était encore, il y a peu, qu’un fantasme de local !!
Encore et encore Ludo tape des essais dans son futur premier 8a de la vire, le très bloc à prendre à lécher et son fameux jeté sur la chaîne. J’en ai la voix éraillée a force de l’encourager, jusqu’à ce jeté sur ce bi si loin à gauche, qu’il arrivera bientôt à valoriser.


Je ne compte même plus les essais, où en prenant mon élan, j’arrête de respirer pour me lancer dans une course effrénée de 35 mouvements dans Désirs exacerbés, 8a. Malheureusement l’asphyxie me contraint toujours à l’explosion, me laissant désespérément choir à seulement 4 petits mouvements de la chaîne tant convoitée…pour varier les plaisirs et ne par revenir bredouille, avant de livrer bataille, j’enchainais la comtesse aux pieds nus, avec sa sortie remise au goût du jour, jusqu’à l’antique et lointain relais. 7b ou 7b+ qu’importe, les 2 croutes à serrer au sortir d’une bonne section de rési, combinées au juste ce qu’il faut d’ambiance pour atteindre la chaîne, en font une des bases incontournable de la falaise. Pour faire chier les puristes, j’en profite pour connecter avec Désirs de comtesse nue, dont la cotation reste anecdotique au regard de la possibilité offerte de répéter le début de Désirs et de refaire cette fin presque majeure ! A noter, une vielle tige affleurante qui a surement du un jour, permettre d’envisager plus sereinement cette connexion, preuve que d’autres bien avant moi étaient en proie à des pulsions aussi tordues.

Oliv s’entête pour réaliser son premier 7, 2 mois après une reprise et presque 15 ans d’abstinence…pointe asymétrique, chaussons à scratchs, 8a faciles qui déroulent, voie abus, corde à simple, chaussons eb qui déchirent…autant de nouvelles notions à assimiler.... Ce devrait être plus qu’imparfait, rambo minute soupe ou high glandeur, dans des styles pourtant bien différents, preuve de son éternelle polyvalence.
Sylvain et Chnaps, tardent encore à s’investir. Avant de s’attaquer à de vrais mythes, comme l'arme à l'oeil 7b ou le poulpe glaireux 7b+ pour Sylvain, il coche sa voisine les fourberies de l’escarpin 7b , ou comme Big sleep pour Chnaps (mais si t’as le niveau !!), il plie CIA 7c+… et n’oublie pas de dorénavant me baiser les pieds pour me remercier d’avoir remis un relais dans l’axe, permettant enfin de travailler ce dernier mouvement jusqu’alors reputé si dur….Putain merde, je me suis démasqué, j'ai pas fini de me faire pourrir par les soit-disants puristes sus cités !
Et que dire de ce pauvre françois, qui végète encore et toujours dans une ultime connexion à Autoire, dans le jaja de la lune, simple 8a à l'heure où d'autres quadra émérites enchaînent des 8b+ à la pelle (en espagne certes...)

Pour info, tu ne seras plus le seul à te la péter avec tes chaussons flambant neufs, merci Monsieur eb !!!!!!
Pour entretenir le suspens, un évènement des plus invraisemblables tant il combine d’improbabilités se profile à l’horizon du week end…à suivre sur lacuvette !

vendredi 2 mai 2008

Générations futures

J’étais impatient qu’arrive se jour, mais je laissais le temps faire son œuvre, sans les brusquer. Il fallait que ce soit leur soif d’autonomie, leur envie de découverte qui les poussent à l'acte. En rien je ne voulais les influencer, trop souvent exaspéré par l’orgueil égocentrique de certains parents indignes et frustrés !
En plein concours de celui qui terminera le plus vite son bol de Chocapics avec pépites de chocolat 75% cacao minimum, baignant dans un mélange pâteux chaud de Banania et de lait de la ferme, j’entendis la petite voix de mon fils de 4 ans, la bouche encore pleine à craquer : "dit Papa, j’ai envie d’aller à l’escalade ce matin". Je faillis m’étouffer de surprise. Avant que ne s’écoule une première larme sur ma joue mal rasée, je le prenais dans mes bras en lui murmurant tendrement : "mais oui, mon chéri et en plus si c’est toi qui demande à Maman, ça me fera une séance de plus de grimpe dans la semaine !"
Une fois ma dose de magnésium vitale ingurgitée grâce à mon régime minceur chocolaté, je rajoutais dans mon sac une petit baudrier supplémentaire, une paire de petits chaussons eb pour lutins ainsi que l’incontournable petit paquet de barquettes tout chocolat, histoire d’éviter la fringale de 10heures. Désireux de lui faire découvrir l’escalade en douceur, je choisis des 7a qui déroulent, dans une petite falaise proche, aux préhensions douces et non traumatisantes et surtout sans marche d’approche (ben ouais, les sportifs se reproduisent…) : le coup de sabre. L’occasion pour moi d’enfin finir de cocher cette falaise pour grimpeurs dissymétriques, royaume du plats de travers, avec Secret rose en fax 7a, "trop belle" selon les dires de mon fils, le trop beau guide fait des râles 7a+, "trop facile" dira-t-il, tout comme Sylvain qui nous avait rejoint. Puis pour lui donner de saines habitudes et des vrais bons repères pour sa future vie de grimpeur, je connectais avec le trop beau guide syphilitique 7a+, entre la précédente et le dur le merci phillis 7a… "trop fort mon père, regarde il traverse toute la falaise en une seule montée" chuchotera-t-il malicieusement à l’oreille de Sylvain
Mon devoir de père accompli, je savais maintenant que la prochaine génération était en route, sur les dignes traces de leurs ancêtres. Puis, tard dans la soirée, la lecture sur la toile d’un éloge à espace comboire compléta ce délicieux sentiment d’accomplissement : l’actuelle génération , ces fameux mutants pré-pubères (qui énervent !), délaisse l’orthographe mais torchent les mythes de lacuvette malgrès la débauche moderne facile de ces falaises du sud (V.M., ne prends pas la peine de lire cette dernière ligne !)