lundi 26 octobre 2009

Préparation

Les premières neiges ont blanchi les horizons montagneux de LaCuvette. L’hiver a pointé timidement le bout de son nez. En tendant un peu l’oreille, on avait même pu entendre vrombir un perfo du coté d’une certaine vire, comme si se préparaient de futurs sessions matinales, pleines de nouveaux projets, pour la collante des aurores hivernales. Mais de là à subitement et si précocement réveillés les instincts primitifs de quelques cuvettards dégénérés…. Et pourtant…Comme les footballeurs qui se la comparent sous la douche, et d’autant plus émoustillés pour la présence des quelques cuvettardes ces dernières semaines, j’ai pu surprendre d’étranges joutes verbales entre Sylvain, Yves et Bertrand. Même si je ne comprenais par grand-chose à ces termes techniques, je reteins que les deux premiers se narguaient avec un Chamechaude en 43 min, contre seulement 42min par l’autre…et inversement. Quant au dernier, il avait opté pour un coach sportif personnalisé, surement pour le plaisir de se faire hurler des insanités en plein effort et se retrouver en sueur, en train de l’implorer à grand coup de ‘’oui coach, c’est bon, j’en veux encore’’. C’est donc avec une impatience à peine dissimulée que j’attends l’ultime confrontation, dès que la neige aura atteint la hauteur suffisante…si tant est que d’ici là ces 3 compères aient appris à lire une carte et distinguer un sommet ou un col, dans ce dédale de reliefs couverts de neige fraîche où tout finit par se ressembler. Mais comme l’exercice n’est pas encore totalement acquis pour les marches d’approche, topo à la main, des nouveaux spots de Lacuvette... on est en droit d’émettre quelques doutes.
D’étranges rumeurs font aussi grand bruit. Il paraitrait que GrandLudo ait réussi à convaincre son manager des nombreux bienfaits qu’il pourrait retirer en installant une planche en bois de 2m de haut, avec des tasseaux parfaitement calibrés pour y poser confortablement une phalange et demie, finement poncés pour un touché agréable, et espacés d’un vingtaine de centimètres…dans les locaux de l’ILL. Dans le même ordre d’idée, Oliv serait en train de bricoler une même structure…mais sur son pan incliné... à 60°…de quoi nous laisser rêveurs…
Pour affronter l’hiver, il nous fallait trouver un endroit chaud, bien fermé, une sorte de cocon confortable pour nous abriter en ce dimanche pluvieux…une espèce de…taupinière en somme. J’eus un malin plaisir à embrouiller Ludo, Sylvain et Bruno avec cette histoire de changement d’heure, pour finalement convenir d’un rendez vous, sur les coups de 7h du mat. Jubilant à l’idée de se nouveau record, j’en oubliais de noter une information capitale pourtant bien affichée sur ma petite station météo, gentiment fournies pour un père noël généreux : déjà plus de 10° et un taux d’humidité frôlant les 80%...On nous avait parlé de l’antre de la bête comme un secteur idéal pour l’été, mais en bon bourrin de base, rebelle et indiscipliné, on se devait d’attendre presque début novembre pour lui rendre une première visite. Une plongée dans une végétation luxuriante, dans une moiteur tropicale, nous tombions, au niveau d’un coude d’un petit ruisseau nez à nez avec ces grands murs : un mélange de La balme pour la forme et le profil, et des écouges, voir de la partie blanche du roc de cor que nous avions redécouverte avec FT l’été dernier, pour le fond, avec un cailloux, tantôt gris et agressif dans les colos et les trous et tantôt bien salpêtreux avec ses platasses à l’adhérence si caractéristique. Comme à son habitude Bruno nous régala de son aisance dans Du courant dans l'eau, un long et varié voyage en 7a+. Un voyage dans lequel même Sylvain osa s’aventurer, une fois les premières appréhensions passées. D’un naturel joueur, je vérifiai que l’arbre du 7b de l’arbre mouvant était bien….mouvant, surtout en haut…avant que Ludo puisse vérifier tout l’intérêt des ses séries de 17 voies à midi à espace vertical, dans ce dièdre d’aspect débonnaire mais oh combien physique. Vu sous un autre angle, avec Bruno à l’œuvre, ce profil prenait des airs de Frankenjura, la luxuriante forêt de Bavière en arrière plan. Mais comme dans toute taupinière, il y fit vite chaud et humide, de quoi ajouter un coté aléatoirement jouissif, comme dans le départ de Bain de mousse, 7b+…justement sur des colos…en mousse…
Heureusement, que l’on ne sort jamais sans son GrandLudo. Encore une fois je dus faire appel à lui pour me sortir d’une situation inextricalble, dans le départ de Omo 7c. Mais son dévouement ne suffit pas à me faire tenir ces plats lichéneux, qui sous prétexte d’une l’hygrométrie indécente, devinrent parfaitement intenables.
Comme toute taupinière, celle-ci ne pouvait être issue d’une génération spontanée. Et malgré ces conditions improbables et impropres à la grimpe, nous eûmes le plaisir de tomber sur l’animal fouisseur responsable. Bravo Mr Saury pour avoir, encore une fois, défriché ce spot hors du commun, bien différents des autres secteurs du coin.Ce qui permet au cuvettard monomaniaque, de se rappeler qu’il existe aussi des voies avec autre chose qu’une étroite vire au pied, que les genoux peuvent aussi servir à se coincer, qu’ils peuvent se tordre en sens inverse pour ce que les spécialistes appelle lolotte, et que même en dépassant 15m, les voies peuvent être majeures !! Et puisqu’on parle d’équipement, cette semaine fut aussi celle de l’AG de l’ECI, le fameux Escalade Club de l’Isère sans qui nous aurions déjà fait, depuis bien longtemps, le tour des falaises de LaCuvette. A l’heure où certains sont prêts à payer plus de 10 euros le mouvement…sur de la résine, il est bon de rappeler que le spit n’est pas gratuit, qu’il ne pousse pas tout seul, que le cailloux n’est pas naturellement propre…et que tous ces biens communs sont soumis eux aussi à un entretien régulier, et que tout ça finalement, ne se révèle malheureusement pas toujours...commun…

dimanche 18 octobre 2009

Hécatombe

Ca sonne bien, comme un des ces inimitable massacres musicaux dont je raffole…mais cette fois les oreilles des visiteurs de Lacuvette seront préservées. Il y a des trésors qui ne se dévoilent pas, que l’on se garde, rien que pour soit.
Mais LaCuvette semble être touchée par une véritable hécatombe…après Schnappi et son doigt déchiqueté dans d’atroces circonstances, pires que dans massacre à la tronçonneuse, il y eut Nico, avec son doigt passé aux supplices de la chaise électrique. Ensuite, ce fut au tour d’Oliv, avec son majeur soumis à la torture de l’écartèlement, à force de suspension prolongées en tendu sur son pan. Et maintenant c’est le tour de GrandLudo de connaitre les affres de l’écrasement sur une vire, en cassant une prise, le mou dans la main, lundi dernier alors qu’il s’apprêtait à cocher à vue Tares Academy, 7b+ des Vouillants
Cette semaine, l’hécatombe vint du ciel, avec son obstination perverse à rester gris. En y ajoutant un brin de vent du nord pour nous plonger en plein hiver. Une collante qui nous prend de court, pour laquelle nous n’étions pas préparés. 2° à 8h30 sur le parking de Tinadalle, sans le moindre rayon de soleil. L’absence de GrandLudo, Bruno et Oliv permit à Yves de nous convaincre de délaisser pour un temps, notre vire, et de rendre visite à quelques sites Vertaco. En avant gardiste de la mode que peut être le cuvettard surpris par le froid, Yves, Bertrand et Schnappi rivalisèrent de tenues dignes du Autoire disco day, directement sorties de placards restés fermés depuis les années 80. Old school quand tu nous tiens… et voilà que Yves et Bertand décidèrent de renouer avec le plaisir de la dalle à croutes, choix des plus judicieux par grands froids, avec le 7a+ au nom de circonstance, Voyage de noces en Patagonie. Parfait pour ce couple venu gouter aux premières onglées de l’année. Entre deux défilés de la collection hiver 2009/2010, j’occupais l’entracte en pliant le 7c qui bourrine Never trust a naked bus driver, là encore, surement un nom en mémoire d’une expérience douloureuse à mettre sur le compte de Ludo. Cette voie aux 2 sections blocs bien physiques, semble être le passage obligé du mur central, puisqu’elle ouvre de multiples perspectives de connexions et de prolongations. J’optais pour la méthode du faible dans le crux médian, avec le fameux "je place une vraie lolotte (si si monsieur FT) pour chopper le bon tri puis je bourre une main sur l’autre parce que j'arrive pas à tracter sur un bras", ruse que même le beau, riche, musculeux, cultivé et surtout célibataire Xavier adopta, mais un peu tard, ce qui lui couta malheureusement la croix.
Mais nous étions tous impatient à l’idée de voir un sexagénaire en caleçon long Damart et en polaire Think Pink d’une couleur rose aujourd’hui introuvable, monter la corde dans l’une des rares voies en dehors d’Espace Comboire qui le fait rêver la nuit : Obélix, 7c aux grands mouvements aériens, doté de ce qu’il faut d’engagement pour laisser des souvenirs pour toute une vie. Comme tout bon anthropologue, je m’arrêtais alors quelques instants pour observer le comportement du cuvettard en dehors du strict cercle du clan, en particulier lorsqu’il se mêle malgré lui à quelques jouvencelles, espèce rarement croisée sur les falaises habituellement fréquentées de si bonne heure le week-end. Le premier sujet, Sylvain était méconnaissable. Plus de vautrage sur la première dégaine, pas le moindre "vas y prend moi faut que je repère", aucun gémissement à l’idée de devoir atteindre le point suivant qui pourtant aurait du lui paraitre trop lointain. Il s’en fallut de peu pour que tombe à vue Alpinista, le très joli 7a le plus à droite de la vire. Quant à Schnappi, en plus de sortir sa superbe polaire à faire pâlir Yves de Jalousie, une telle présence semblait décupler ses forces (même si c’est dur à imaginer) à tel point qu’il marcha littéralement la section rude du départ de Trapèze dans l'azur, et avala, sans presque la sentir, la fin plus conti de ce superbe 8a de référence. Là encore, oubliés perche, rallonges à étages et préclippage de l’avant dernier point. Il marqua là, la fin d’une histoire faite de calages millimétrés aussi bien dans les mouvements que lors des clippages, pour une voie qu’il avait déjà moult fois enchainer….en moulinette !!Dernier sujet de l’observation, Yves. Ce fut le seul à rester imperturbable aux charmes des sirènes. Une stabilité incroyable. Il resta de marbre, placide et imperturbablement constant, puisqu’il rata à nouveau un énième 7a+ avec ses petits cris caractéristiques lorsqu’il se sent mal au dessus des points. Je surpris même ses étrange propos : "mais t’as réussi toi le 7a+ ? A vue ? Et même le crux du haut sur les croutes ? Ca doit pourtant pas être facile pour une fille…"…une élégance, une finesse, un tact rare…. En parlant de sirènes, notons qu’Emilie s’est offert sont premier 6b à vue dans les mêmes conditions extrêmes à Daladom, avec une nouvelle voie dans un grand mur gris truffé de gouttes et de placements techniques. Et si la saison de bloc à LaCapelle se transformait finalement en saison de perf en falaise en pays Lacuvette ?
Signes avant coureurs, comme si la saison allait tourner à l’hécatombe pour les nombreux projets et bêtes noires qui trainent dans nos chères falaises hivernales. Et ça démarre fort avec Quentin qui réalisa à quelques encablures de là, Nice to eat you, le projet de Mickey, ouvert par l'inépuisable Cannib. Il signe la 3ème réalisation du premier 9a de l'histoire locale, à Pierrot Beach.
Et pour finir, à mille lieux d’ici, Martin confirme qu’il n’y a pas plus belle dalle qu’aux Lames et se rabat sur les ersatz de bout de cailloux qui trainent à Kalymnos mais qui ne lui permettront surement pas d’aborder sereinement les alvéoles de Bienvenu à Bord, dès son retour. Une pensée pour la robe blanche de la mariée, qui va finir par se salir au fond des ses grottes austères et poussiéreuses… Si j’ai bien compris, la prochaine fois je prendrai une robe et une perruque pour travestir discrètement Yves, histoire que les cuvettards continuent sur leur si prometteuse lancée…
Le reste des photos >>Ici<<

lundi 12 octobre 2009

Bis repetita placent

Il y a des choses que l’on ne se lasse pas de redemander et pour lesquelles jamais nous se serons rassasiés. Comme pour ce fameux idéaliste bondissant, qui réussit à faire reprendre à une salle de concert pleine à craquer, en cœur et en totale communion le fameux Sidi’h bibi, au bout du 2ème rappel. Un appel à retourner sur cette vire… même pour Bruno. Il a réussit l’exploit de tirer Yves du lit, un samedi matin plus que pluvieux, pour monter tel un vieux couple, au pied du Poulpe Glaireux, 7b+. Une séance écourtée par les caprices du ciel mais qui suffit à mettre notre Maitre es-conti en appétit. Dès le lendemain. Une 2ème montée de calage pour repérer la méthode du cuvettard rusé et le voilà parti pour une énième démonstration de style. Une ascension sans avoir besoin de fermer une seule fois le bras, en delayant et en se reposant à chaque mouvement. Le style posé du lémurien, là où d’autres avaient, il y a peu, du jeter désespérément, devant une foule conquise d’une dizaine de locaux venus perpétuer l’histoire de la vire.
Bis repetita pour GrandLudo et sa deuxième séance dans la longue séquence de rési de Désirs exacerbés, 8a. Un test en conditions réelles pour se convaincre, comme tant d’autres avant lui, qu’il arrivera lui aussi complètement farci à la dernière paire, et que les 11 mouvements ne se laisseront faire qu’à la condition de réunir vitesse, précision, dynamisme et grosse condition physique ! Pourquoi crois-tu donc qu’il y a encore à peine une semaine, un certain inconscient était tombé par 3 fois le bac final à portée de main ?
Toute ressemblance ne serait donc pas fortuite coïncidence. A deux encore, un petit couple bien réglé, et de beaux essais à tomber le bac final à bout de doigt. Des politesses pour ne pas enchainer avant l’autre, et voilà Martin et Lol se retrouvant comme par hasard, au même moment, au même endroit, en plein milieu de la vire, sous le devers mythique, celui chanté par le vieux Manu quelques jours plus tôt…Sidi’h bibi 8a.
Pour faire bonne figure et se trouver une excuse toute faite après avoir rater son essai, Lol s’élançait le premier, feignant d’avoir oublié son sac à cake. Mais cet homme est une machine, forgée à la rudesse et l’exigence des falaises de La Roque. Blocages et jetés pieds à plats, de face et bien bas, jamais inquiété par le moindre carre externe ou la moindre lolotte… une école sans pareil, reconnaissable dès la première seconde et dont l’efficacité n’est plus à prouver…. Par politesse donc, et avec un excuse bien préparée, le 1er essai se soldait à 10 centimètre du relais, là ou l’éthique des lieux oblige à prendre un plat, retravailler la pince main gauche en inverse et envoyer avec ce qu’il reste d’énergie et de hargne sur le lointain bac final pour enfin clipper proprement la chaine….plutôt que de se ruer sur le relais et se passer des 2 derniers mouvs et de la perspective d’un plomb presque aussi agréable que celui de désir. Un ¼ d’heure plus tard, détendu comme une arbalette et serein comme un mouton une veille d’Aïd el-Kebir, Martin s’élanca. C’était le moment ou jamais, sa dernière séance avec 10 jours de voyage de noce…à Kalymnos…si ca c’est pas le summum du traquenard pour la jeune mariée…. Température idéale, présence du mentor, assureur de circonstance…aucune excuse n’aurait été possible…mais il n’en eut point besoin…Le crux avalé à la cuvettarde, pieds qui partent, vitesse d’exécution et tremblotte de rigueur, un bon sitting au repos et puis une grosse pression dans la section finale jusqu’à l’éructation, le bac dans la main. Lol, libéré du poid qu’aurait été le suicide de son disciple s’il avait enchainé avant lui, récupérait son sac a cake, sortit la gniak et la bande sonore pour imiter son prédécesseur et hurler lui aussi son soulagement, la main dans le bac, clippant l’air béat le relais. Bis repetita pour une voie d’anthologie, et qui augure surement pour de nombreux autres cuvettards, encore de longues années de travail.
On avait prévu de remettre ça, pas plus tard que le lendemain. Nous avions convenu de retrouver Lol sur la vire et de profiter de conditions idéales pour refaire le monde entre deux essais, adossés à ce caillou qui nous est si cher, face aux premières neiges déposées dans la nuit sur l’horizon Belledonnien. J’avais même apporté un reste du gâteau du thé dansant de la veille, ça aurait du être un de ces instants qu’on n'aurait jamais oublier. Mais ce fut sans compter sur un coup du sort, un Ludo affolé m’appelant dans l’aprem pour me signifier un aléa dans son planning, retardant son départ de près d’une heure. Et voilà comment, en quelques secondes, tout l’univers peut s’écrouler. Après de longues minutes de réflexion, à contre cœur et la larme à l’oeil, nous décidions de nous rabattre sur la falaise bucolique et accueillante des Vouillants. Perchés 10m au dessus des poubelles, la zone industrielle avait remplacé Belledonne, la poussière le grain si pur du caillou de la vire. Juste le temps d’enchainer une nouveauté de Raph, Tare Academy, 7b+ qui aurait pu être qualifiée de presque majeure…si elle avait eut la chance de naître en d’autres lieux…Et comme la falaise porte bonheur à Ludo, il a frôlé l’irréparable en arrachant une prise, le mou dans la main, pour se retrouver directement et lourdement sur la vire malgrè tout le contrepoids de son assureur qui pourtant avait pesé de tout son poids sur cette satanée règle. Espérons que la chochotte de LaCuvette s’en sorte qu’avec quelques égratignures et qu’il soit de nouveau frais et dispo pour taper des essais dans Désirs ! Et que ceci ne te dispense pas de tes séries sur la poutre d’ev d’ici samedi !
Toutes les autres photos de stars de la semaine >>ici<<

lundi 5 octobre 2009

Il l’a fait

J’en étais sur, il ne pouvait pas faire sans. Mardi dernier, cela faisait près de 3 heures que je hurlais comme un ado dégénéré, que je sautillais et gesticulais de manière complètement déraisonnée pour mon âge. C’était déjà la deuxième fois que la foule scandait son nom. Elle était en transe….il allait revenir, c’était impossible qu’il en soit autrement. 23h15, je vis ce petit bonhomme toujours bondissant, casquette vissée sur la tête, lancer son «on force la machine, on force la machine ». Il céda sa place sur le devant de la scène à l’un de ses compagnons de la première heure. Je reconnu instantanément le riff percutant de l’intro. Le tempo avait doublé, nous étions déjà ailleurs….

Sidi’h bibi...La première fois, c’était en 1991, l’album venait de sortir. La Mano Negra marquait au fer rouge l’histoire du rock français mais aussi et surtout la vire d’Espace Comboire, inspirant Diego et Kellog’s Allbran dans l’ouverture de lignes historiques qui écrireront une page de l’histoire LaCuvette.
Coïncidences ou pas, mais Lol, Martin et Schnappi avaient décidé de forcer eux aussi la machine en s’attelant à l’historique Sidi’h bibi, 7c+ à l’époque, depuis unanimement remonté au statut de 8a de référence. Même François, en son temps, accoutré comme sur la photo en fin de post, fit le déplacement exprès. Il y a des lignes comme ça, par lesquelles on se doit de passer. Avantage à Martin qui tomba plusieurs fois en allant chercher le bac final. Pour une fois, il pourrait damier le pion à la légende urbaine Lol.. Ce dernier semble désemparé dans le crux…un peu comme un dans un certain 7b voisin…Quant à Schnappi, il en a finit d’œuvrer pour la communauté en rajoutant un bijou retord et forçu, Seulement pour les chattes, 7b+, qui lui vaudra assurément autant de remerciements et d’éloges que d’autres ont pu en avoir en ouvrant Pas si simple, 7b proche et cher à Lol. Dans cette belle fraternité cuvettarde qui nous anime, je n’ai pas résisté à lui piquer la FA, pour une voie qui ne manquera pas d’entrer dans la légende….Schnappi donc réfléchit maintenant à comment ‘’aménager’’ Sidi à sa convenance pour enfin se mettre à taper des essais…faisons confiance à son génie pour sortir une rallonge élastique, à plusieurs étages et maintenue par un crochet goutte d’eau….C’est le signe qu’il a passé la première étape consistant à trouver les bonnes méthodes.
En bon mégalo, imbu de sa personne, je devais bien finir par parler de moi à la 3eme personne, comme un certain P.D. bien connu. Equiper, grimper et étaler le tout sur le net est une grande preuve de mythomanie. Oui, je l’ai fait, j’ai réussi à lever 7 cuvettards pour être à 7h30 au pied du secteur des araignées à Espace Comboire. Tout ça pour taper des essais à la fraîche et aussi et surtout parce que je n’en pouvais plus de tourner en rond depuis lundi dernier, séance où je tombai par 3 fois le nez sur le relais de Désirs exacerbés, 8a. 3 essais à jeter désespérément sur le bac final, tout la haut, au dessus du dernier point. J’y ai sacrifié 1 dégaine dont la sangle s’est déchiquetée et ma vielle corde qui s’est brulée sur la moitié de sa longueur. Comme l’intelligence est inégalement répartie, contrairement à la logique implacable du bourrin de base, il a bien fallu attendre la 3eme envolée pour que je puisse enfin avoir une illumination et penser qu’il fallait revoir cette méthode du haut et trouver quelques inters, car visiblement, impossible d'arriver frais au 35ème mouvement. Comme prévu, 8h30, le premier essai de la journée…et ce fut le bon. Un premier pas vers le 8a…cette fois ci personne ne me reprochera qu’il fasse 3m de haut, avec des mouvements débiles ou qu’il soit d’un style qui ne compte pas, en dalle à croutes et adhérences infâmes…Après ce test de rési, il va falloir s’attaquer à un vrai bon 8a de force, un de ceux ou il faut geindre à chaque mouv, jeter les pieds à plat et sauter des points parce qu’on arrive pas à clipper…
J’eus une pensée émue pour Nico qui m’accompagna il y a 15 jours lors ma première série d’essais. Quelle folie t’a poussé à vouloir gagner 10g en tentant de te sectionner le petit doigt, alors que tu en as tant à perdre ailleurs ? Celui là même avec lequel tu arrive à tracter d’un bras. Comment aurait-tu fait dans les monos taillés à la mèche de 6 ?
Dans le même temps, Ludo et JY l’on fait, avant de s'essayer aux charmes d'une visite dans Désirs, ce summum du 7a+ facile qu’est la Comtesse aux pied nus, dont beaucoup n’ont jamais vu le relais et se sont arrêtés au dernier point. Un pas de bloc sur croutes au sortir d’une petite section de conti, suivi d'un réta désopilant, et voilà comment Yves, Schnappi et tant d’autres ont du faire demi-tour. Un vrai challenge que Bertrand a failli relever, par amour pour Yves. Le 7b+ du poulpe glaireaux, classique des classiques se vit joliment terrassé par Ludo qui opta pour la nouvelle méthode du cuvettard rusé (par la droite), méthode en passe de détrôner la classique méthode de la lolotte du nain sans grosses épaules, puisque Bruno et Sylvain l’ayant adoptée, ont posé une sérieuse option sur l’enchainement
Et enfin, s’il y en a bien qui oseront toujours, ce sont bien eux, les fous grimpants d’Autoire. Il l’ont fait, tous en moule boules fluos, avec des boules à facettes à chaque spit, ce samedi fut leur premier ‘’disco day’’, avec un parterre de véritables stars internationales.