Tout petits déjà, j’avais observé leur manège. Ce petit sourire de satisfaction, pour signifier leur totale maitrise de leur corps, ce sentiment de liberté après s’être copieusement déchargé d’un lourd fardeau, cette impression de domination, en me regardant et en désignant du doigt cette couche maintenant pleine et à changer…Ce petit frisson caractéristique du pipi, qui a fait se trémousser bien des fois ma progéniture, confortablement installés dans leurs transats.
Y’a en deux qui ont du chercher le frisson dans une tout autre ivresse. Hormis la tête du
PB master satisfait de lui-même, on remarquera l’arrière plan sans équivoque d’une photo prise lors du dernier contest
Planète Bloc.

Dès 18h, à l’heure où traditionnellement les compétiteurs d’échauffent, 2 étranges individus, jadis digne cuvettards, s’attaquèrent aux 2 meilleurs places du bar, pour ne plus les quitter jusqu’à tard dans la nuit. Une combativité hors pair pour défendre le saladier de chips et une maitrise du ‘’je lève le coude pour descendre ma canette d’une traite’’ qui feront la fierté de vos familles respectives…
Y’en a un autre qui a failli manquer son premier grand frisson. Trop d’enjeu et de pression, alors que la foule d’admiratrices scandait "
décontracte, des cons tractent",
Iaki ratait son énième essais dans ce
7c dalleux de
St Sulpice, petit havre préservé du
Lot.

L’imprévu d’une prise saisie de la mauvaise main, la soudaine déconcentration lui faisant suite et enfin la perte complète de ses moyens dans un cri de rage comme seuls les Marivalois savent le faire, avaient presque eu raison de sa journée. Et puis, de nouveau, la foule, les admiratrices, les cris, les acclamations des groupies en délire…Et il se laissa porter, tenant son public en haleine, petite zipette en bas, fatigue feinte sur les bacs du haut, repos interminable avec faux gémissements de sanglier aux abois, de quoi faire durer le suspens et puis finalement la chaine, dans un parfait effet de surprise à la Spielberg. Bravo
Iaki pour ton premier 7c…juste de quoi mettre la pression à
Sylvain, Jean-Yves et Oliv…et surement le début d’une longue et belle liste !!
Alors qu’on peine à caser une séance dans la semaine, certains étudiants attardés font preuve d’une ubiquité déconcertante. D’abord à
Buoux pour s’offrir le taillé sur mesure
Rêve de papillon, 8a en 2 petits essais, avant de rêver encore en se frottant au mythe de l'autre 8a,
Chouca,
Schnappi fut aussi aperçu à
Espace 2000 pour plier la dalle très technique de
Pacte d’agression, 7c (et dernière voie qui lui restait à faire), avant de se faire shooter à
Tétard park, sur les traces de
Charly, dans la 1er longueur de
Mange ta soupe, le 8b au nom inspiré du grand
Phildar.

Non loin de là, et dans la discrétion la plus totale,
Yves faisait aussi son grand retour, en quête de frissons verticaux. Il profite des derniers soldes et parvient tranquillement au
Nirvana, un long
7b kairnique mais beau du secteur de la dalle bleu…
Ca faisait longtemps que je n’avais pas eu un tel frisson me parcourant tout le corps. Ces poils qui se hérissent de plaisir tandis que se bandent tous les muscles de mon être. Des gestes précis, sans a coup, un corps à corps parfait avec cette grande et belle…dalle de la
DJ !! Un rocher, une ambiance, si purs, pour plus de 55m et quelques milliers de dégaines (35 jusqu’au premier relais) de cette nouvelle variante plus corsée de
Gare aux Loups, tristement nommée
Last ride over Sheep moutain gros 8a+ à priori. Des gouttes, une immensité pleine de crépis, un régal pour les
eb et les doigts, une multitude de mouvements tous plus beaux les uns que les autres…et dire que je ne jurais que par les voies courtes !! Mais la ce fut comme 4 voies courtes d’affilé, entrecoupées de repos, juste pour ne jamais avoir à tomber dans l’ennui de l’effort du sportif et de la conti. Des sections techniques, en dalle, pour moi tout seul, perdu là haut, très, très, mais alors très loin de mon assureur. Encore victime de mon autonomie limitée, puisqu’au-delà de 20m l’oxygène me manque, j’ai tout de même une étrange prémonition... celle d’y retourner dans peu de temps ! Encore une fois, un grand merci à
Ludo, ce découvreur de génie et grand perfectionniste, au point d’élaguer les arbres en bas pour que l’assureur parvienne à nous suivre du regard. Tu m’as subitement redonné envie de grimper, de faire encore de la dalle et de vivre ces instants de solitude, comme il n’y en a qu’ici, dans ce grand mur.
Pour
GrandLudo, ce fut une autre sorte de frisson, celui de quelqu’un quittant l’eau à 35° d’un lagon bleu turquoise pour une aprèm de Mars à la DJ, à l’ombre et en plein vent de nord !! Si on rajoute à ça le sac de plage avec short et marcel, forcément, fallait s’attendre à ce que les dents claquent et que même les gros mouvements en
7b de
la tectonique des ploucs n’allaient pas suffire à le réchauffer !!

Sentiment que
Luca, notre PB master tiré de ses blocs de résine ne contestera pas non plus, en bon latin habitué au soleil et encore peu aguerri aux (vraies) joies et merveilles de LaCuvette. Heureusement que
Sylvain fut la pour rétablir la vérité et attester que depuis le début de l’année, ce fut se première séance... sans onglée…de quoi réveiller ses envies et visiter le
7b+ court et retors
du pec et des ongles.

Comme
Victor l’écrivait à Charles, Monsieur
Ludo, "vous créez un frisson nouveau…"