lundi 23 novembre 2009

Vercors-itude

Ca doit être l’effet été indien. Même si l’ancien avait tort puisqu’il n’existe pas que dans le nord de l’Amérique. Un souffle d’air chaud venu du sud, un soleil radieux qui rase les cimes environnantes, un relief paisible et dégagé. Le murmure de l’automne avec ses dernières feuilles jaunies qui craquent et se laissent porter par le vent…on en oublierait presque l’agitation de LaCuvette, l’austérité de ces accès longs et scabreux, l’inconfort de ses vires, la rudesse de son caillou et le ronronnement incessant et rassurant de la ville. Une sorte de parenthèse faite de douceur, qui s’inscrit dans la durée et qui réveille la part de féminité de LaCuvette. Après la démonstration de la semaine dernière, madame JMC remet ça du coté de Tamée coté court en réglant son compte, avec une délicatesse pleine d’aménités, le court 8a de Laisse béton.

J’ai volontairement tronqué le commentaire inopportun qui ternissait la fin du film, surement à mettre sur le compte d’un mari jaloux… : "n’importe quoi, et sans avoir posé une seule fois les pieds’’.
Luca, le sultan de Tinadalle, défile depuis plusieurs semaines en charmante compagnie Comme si l’effet ‘’je roule les r, j'ai un nom en i, et je laisse briller ma chaîne en or sur ma moumoute’’ n’était finalement pas qu'une légende. Mais c’est Laurence qui finit toute seule le Voyage, son tout premier 8a…laissant notre pauvre Casanova aux portes de la première longueur pourtant juste assez physique pour son physique d’Adonis, en 7c+.
Le goujat ne prit même pas la peine d’immortaliser l’instant…me voilà obligé de sortir une vieille photos hors de propos… Le privilège de l’âge nous conduit à moins de scrupules et moins d’idéalisme. Un peu comme ce bleu qui savait bien qu’il serait plus habile pour pousser la balle au fond du filet avec sa main plutôt qu’avec son pied. Direction Tinadalle encore. Pas de marche d’approche, horizon bucolique et confort au pied des voies. Oliv ne sut plus sur quel pied danser, ni lequel poser d’ailleur dans ce lieu qui sera surement celui de ses futurs exploits. Bruno nous refit le coup du ''même pas fatigué au bout de 35m d’escalade et plus de ¾ d’heure dans la voie''. Sous prétexte de ne pas vouloir faire le dernier mouv en dynamique, nous l’avons vu redescendre la moitié de la voie pour se refaire complètement, avant de remonter clipper la chaine, au ralenti. Plus c’est long, plus c’est bon, mais visiblement pas encore assez, même dans sang coulé, 7b+, la voie la plus longue de la falaise. Jean-Yves signa son premier 7c avec Grain de poussière, l’incontournable mur à colo rési de gauche. Sylvain serra sans retenue les prises de Never Trust, victime de l’excitation d’être aussi proche de son premier 7c. Encore un peu de dosage pour gérer correctement ces 3 sections bloc et il rejoindra Jean-Yves dans la course effrénée vers le 8eme degré. Courage, les premières fois sont souvent les plus rudes…. C’est ce que je me suis dit en reptant sur la colo ronde de garde à vue prolongée 8a, avant d’entreprendre l’hasardeuse mais salvatrice horloge du JMC et de finir miraculeusement par saisir le dernier et lointain bidoigt. Enfin un 8 en pays Vertaco, avec une colo et de plus de 3 mouvements. Sans une seule prise à arquer et où il ne faut penser qu’à fermer le bras, encore, longtemps, et jusqu’en haut, sans jamais se soucier des poser les pieds. En redescendant, je restais sur un sentiment bizarre, un goût d’inachevé. En fait depuis le début de nos déboires dans cette falaise, mon regard restait irrésistiblement attiré par cet énorme trou béant, cette bouche ouverte suspendue et parcourue par une ligne de spits peu parcourue, au nom évocateur, Baptême de l’air, 7c. Sans savoir pourquoi, je m’élançai dans le départ commun avec Obelix, le 7c de toute une vie pour Yves. Je bifurquai ensuite sur la droite via une traversée aux mouvements dynamiques à subtilement contrôler pour ne pas partir en porte. Je m’enfonçai alors dans le trou, clippant de vielles sangles pendouillant dans le fond. C’est lorsque que je dus commencer à me retourner, à faire de grands écarts entre les deux cotés et à légèrement redescendre que je compris enfin pourquoi j’avais été appelé de la sorte. Un air de DJ, de la grande arche, lorsqu’il faut franchir la lèvre de l’arche, celle qui redescend derrière le dos et qu’on ne sait jamais comment appréhender. Pour finir par balancer les pieds de l’autre coté, tout seul là haut, loin du regard de l’assureur. C’était donc ça, l’appel de Lacuvette, de cette singularité de laquelle le cuvettard n’arrive pas à se défaire… Un peu comme Lol, qui fit le déplacement au pays de dévers à colo pour le défilé automne hiver 2009 de la collection Lacuvette mais aussi pour taper des essais dans la seule voie en dalle où il faut arquer, le 8a+ redoutable de 25’’52. Il n’y eut que Martin pour faire illusion dans Trapèze, 8a au prix de zippettes à répétition…vu le cagnard, il fallait s’en douter…Yves et Bertrand, eux n’ont pas réussit à s’extraire du fond du trou et sont restés à Voreppe. Trop impressionnés par le 7b de confession, la ligne parfaite fendant la lame déversant du secteur de droite, ils ont finalement concentré leurs essais sur une des plus belles lignes en dalle de l’univers, le fameux arc de cercle de la courgette, 7b. Rien que d’en parler, j’en ai l’eau à la bouche…car il faudra bien faire aussi bien que Schnappi et cochant le 8a le plus court de Lacuvette, la premiere longueur de Fading light ainsi que le seul 7c au monde en toit… qui se fait sans les mains…juste en coinçant les jambes jusqu’à la cuisse, la mythique Ampoule du jardinier…le tout avant d’aller fouler la plus belle colonne de la planète, à coté de laquelle le dinosaure de Seynes passe pour une bouse, la 2eme longueur de Fading Light, 8a !!
Pourvu que ca dure, j’espère que toute la vie sera pareil à ce matin, aux couleurs de l’été indien…ah mais c’est quoi cette voix bizarre chaude et grave que j’ai ce soir...enfin un signe de la puberté ?

9 commentaires:

LaLa a dit…

et non ce n'est pas la puberte c le debut d'une bonne grippe !!!!!
Alle jy ! maintenant le gateau c pour toi vivement samedi !
alle sylvain le prochain gateau c pout toi !! mais fait attention oliv revient en force !!!!

Anonyme a dit…

le niveau progresse chez vous!!!!!
En ce qui concerne le Lot, tu aurais pu parler des dernieres voies equipées: "leche vite Erine", "vas, geins, couine!" ou encore "la manip' phalloïde"! sans oublier "l'homme qui boitait en grimpant" (hommage à?????) à bientôt! françois

Anonyme a dit…

au fait, beau combat madame JCM!! haha

Martin a dit…

Bravo JY, je savais pas que c'étais ton premier 7c, fallait faire un peu plus de bruit!!!

Vous écouterez sur la vidéo de côté court le coaching très pro de Micka (en même temps c'est son job !!), qui profite de la dernières séance avant la saison d'hiver pour cocher son premier 8a, Bravo bis!!

Jy a dit…

Ouais, merci, et c'est pas le dernier (enfin j'éspère) ! Mais faudra être au prochain RDV pour avoir droit à une part de gâteau héhé !!

Anonyme a dit…

bravo pour ce premier 8a...classe. par contre je ne suis pas content du tout !!! j'ai pas refilé a Mr Yush un logiciel de montage pour nous mettre une video la comme ca à l'arrache...même pas un titre rien, pas de zic, c'est pas à la hauteur de l'évènement hi hi hi hi. ah la la, n'empeche c'est toujours un bel article ;) Iaki

MaitreYush a dit…

Mea culpa...mais j'avoue ma totale incompétence en la matière et reconnais ton immense talent !!!
Bon, la prochaine fois, je mettrai au moins un titre...

Anonyme a dit…

ohhhhhh ouiiiiiiii flattez moi maiiiiiiiiiitre, lool !
iaki

Unknown a dit…

Toujours du bon,toujours des morts de fin,en soi...
Toujours des maux doux à nos oreilles,et meme si c'est pas léché à la Iaki,la vie des hauts,vaut mieux que la vie des bas(résilles)
PS: J'aime cette "vérification des mots" que tu demandes en clef d'entrée en ce jardin d'hiver (sinic)