mercredi 13 avril 2011

Blonde

Au hasard de mes trop longues pérégrinations webesques, je tombai sur une vidéo dont le nom suffit à aiguiser ma curiosité : No numbers.

NO NUMBERS from Jure Niedorfer on Vimeo.

Pourquoi avec un s ? Pour quel second effet kiss cool délicieux ? Peut-être par que nous ne sommes pas que que des numeros ? Peut-être parce que tous ces chiffres et ces cotations ne servent à rien à coté des grands voyages que certaines voies nous font vivre ? A moins que ce ne soit pour dire qu’un seul nombre compte, le 8, parce qu’avant c’est pas de la grimpe et qu’après non plus…vu qu’on n’atteindra jamais ce niveau. Bref, une blonde gracile. Finalement cela aurait pu être moi, et ce n’est pas les images qui ont suivi qui m’ont fait dire le contraire. Je suis aussi une star en snow, avec mon profil particulièrement dynamique et mon centre de gravité anormalement bas. Pleins d’atouts pour maitriser à merveille la discipline...

Moi aussi, avec un bonnet vissé sur la tête j’ai l’air inspirée. Sauf que le mien, de bonnet, il est rouge et de taille xxl, depuis que j’ai la grosse tête. C’est le meilleur moyen de garder nos quelques neurones bien au chaud et en activité pour prendre les bonnes décisions le moment venu. Sinon, pourquoi pensez vous que Bruno aurait gardé le sien, même malgré l’été précoce ? Pour garder toute sa lucidité et randonner comme à son habitude, le long et esthétique haricot 7c de Voreppe. Et dans une moindre mesure pour épargner ses tympans du ronronnement lancinant du trafic en contrebas. Une belle demo de M.Inoxydable, avec son haricot, comme se plait à la décrire aussi madame…enfin moi… quand je parle de haricot, je parle simplement du nom d’une voie…
Mais poursuivons le visionnage. Moi aussi je croise quotidiennement le regard d’animaux avec un air tellement expressif qu’il ne leur manquerait plus que la parole. Mon meilleur ami à moi, c’est le cuvettard. Il est là avec moi, au réveil, dès le lever du jour, au pied des grands murs de Voreppe. Y’en a des comme Sylvain qui tapent des essais valeureux dans la cabane au fond du Jardin L1 7b+, d’autres comme Jean-Yves qui serrent les croutes avec succès la L1 de fade to black, 7b+ tandis que le M.Inoxydable sus cité s’essaye à l’interminable version intégrale, un 7c+ mais surtout un grand voyage qui laisse plein de souvenirs. Je me retrouvai encore dans les images suivantes. Vêtue de mon plus bel apparat quand je m’enferme dans mon garage, mon cuvettard en toujours là, à sauter de partout et surtout sur le lattes de mon pan gullich. Lorsqu’enfin arrive les premières images de falaise, là encore que de coincidences. En guise de bellatres à l’assurage, toujours le cuvettard, avec la mêche rebelle et au style inimitablement décalé. Comme une danseuse et sur le rocher tout aussi beau de Voreppe, j’use de grâce et de souplesse pour prendre la pose dans l’intégrale de la cabane, 8a, plutôt soft pour attirer les curieux et les récompenser de monter si haut pour se frotter à ses 2 mouvements bloc aléatoires.
Et pour ce qui est des colos, j’ai choisi celle qui crève le yeux depuis le parking, Fading Light L2, 8a …qui comme toutes les colos reste agréable à regarder et se révèle plutôt désagréable à grimper…. Plan large et vue imprenable sur l’horizon féérique qui s’étend derrière la falaise, au dessus de la nationale et de la zone industrielle, avec une vaste plaine qui s’ouvre vers le grand sud, parsemée de collines fleuries jusqu’à perte de vue. Et puis arrive le concept révolutionnaire de la résine, mais en l’extérieur…pourquoi s’embêter sur des mouvements tordus sur du vrai caillou alors qu’il est tellement plus sympa de tirer sur des prises amoureusement disposées pour dérouler ? De quoi expliquer l’engouement de Martin pour Tous bourrins, le 7b historique des toits de l’ancien Comboire et surtout le futuriste Surprises écologiques, le 7b+ juste à droite, entièrement sur rondins de bois… Voilà aussi de quoi expliquer le succès du haricot, 7c de Voreppe avec Jean-Yves qui suit les traces de Bruno en serrant les 2 prises vissées du crux. Ah et puis ce bonheur simple de grimper dans une foret humide sur des blocs moussus. Le plaisir du geste pur. Nous aussi on a notre petit paradis du raclage du cul par terre en départ assis sur 5 crashpad et du serrage du même cul au sommet de ses highballs dans notre belle vallée de la Romanche. On même notre petit mur en ruine et le champ qui va bien pour squatter 1 semaine, au pied des blocs du secteur de La Chapelle. Et pour finir, tournage de nuit…la encore, on sait faire chez nous aussi. On a fait pareil à Voreppe en profitant des spots allumés par le marchand de voiture juste sous de la falaise et orientés vers la falaise. Blonde, et fière de l’être en plus…comme un certain Sylvain M., illustre découvreur de cette falaise aux multiples merveilles qui m’appela il y a peu « Salut Tata, euh, je suis au pied du secteur de droite, je viens de faire la voie tout à droite, c’est vraiment majeur. Le niacoué je crois, ca doit bien valoir son 7c, bravo pour l’équipement, c’est vraiment un must !! ». Euh, oui Sylvain, il y a maintenant près de 20 ans, en 92 avec Hervé, tu équipas cette ligne qui resta longtemps avec une cote indeterminée dans le topo. Et c’est toi même qui me renseigna il y a peu en me disant avoir fait la première et que ca valait vraiment le coup… Parce que tu le vaux bien...

8 commentaires:

Nico a dit…

En 7 ans de grimpe sur Grenoble, jamais mis les pieds à Voreppe, tes articles me donneraient presque envie de venir grimper au dessus de la décharge...

Tata LaCuvette a dit…

Tu n'as donc jamais vraiment grimpé chez Tata !!
Pour info, tu confonds, la décharge c'est les Vouillants. A Voreppe si tu as de la chance, par fort vent du sud, tu peux ressentir les effluves du centre d'enfouissement des dechets de St Quentin
Faudra juste de contenter de la nationale et de la zone industrielle...on peut pas tout avoir
Mais si tu cherches de grandes envolées exigeantes, n'hésite plus

Nico a dit…

La décharge c'était une façon de parler... Les Vouillants restent quand même le top en matière de cuvette. Sinon les gorges du Crossey en terme d'envolées exigeantes me conviennent bien.

Tata LaCuvette a dit…

Ah oui crossey...et quelque chose me dit qu'il risque bientot d'y avoir d'autres belles envolées exigeantes !!!!

Anonyme a dit…

bon "no numbers" j'ai pas compris,mais je parle pas bien la langue loool. Mais le montage est génial et les images superbes...
iaki

Anonyme a dit…

pff, la neige, c'est froid, dangereux et l'altitude rend bête: dans ces conditions, vive la grimpe! françois franc-comtois

Sylvain Maurin a dit…

Hello, en effet je ne me souvenais plus de ces voies, faites il y a quasi 20ans...Je suis ravi de la redécouverte de ce site et des nouvelles voies ouvertes, ainsi que du chantier au pied! J'ai mis les mains dans la Limace, et cela est passablement glissant et dur!!!
Encore bravo pour le job et à bientôt sur les falaises de Gre, mais hors weekend et mercredi...
Sylvain Maurin.

Tata LaCuvette a dit…

C'est un plaisir.. encore une preuve vivante du célèbre adage : cuvettard un jour, cuvettard toujours !!
De quoi vibrer encore pour de nombreuses années en plein coeur de LaCuvette, avec des secteurs comme Voreppe, des perles discrètez, cachées dans leur écrin, pour le plus grand bonheur des rares connaisseurs que nous sommes !!