Mais à la moindre perturbation, l’équilibre finit par disparaitre. Des années de travail et de persévérance finalement si fragiles. Il aura suffit de seulement quelques malheureux jours passés à me ressourcer en pays FT. Pendant que je me nourrissais de sa sagesse et de son énergie, voilà que mes cuvettards essuyaient d’insidieuses attaques à leur frêle équilibre. Le ver était dans le fruit, je l’avais pourtant senti. Sous les traits avenants d’un grand-père grisonnant et charmeur. Mais j’avais sous-estimé le pouvoir démultiplicateur du skieur frustré qui doit accepter la dure réalité du printemps, de la fonte des neiges et des falaises qui reprennent leur juste place. Yves avait donc réussi à en détourner plusieurs du droit chemin, leur faisant miroiter des trésors du coté de St Pancrasse. 2 semaines passées là haut, pour un bilan remarquable et riche en couleurs. Bertrand qui fait la seule dalle de l’univers faisant passer Mouries pour de la randonnée pédestre, Power 7a+. Bruno qui fait l’interminable mur de conti que le monde entier nous envie, crux tassé 7b+, 3m de haut à tout casser. Jean-Yves qui fait la ligne d’ampleur qui n’a rien à envier à Biographie, Duck dix 7b. Sylvain qui ne fait…. rien…Yves qui fait de même, mais après travail...rien aussi…Roulement de tambours et tonnerre d’applaudissements !!!!!
Schnappi et Lol en restent encore dubitatifs !
Ils sont même montés sur place, pour constater le carnage de leurs propres yeux. Martin en profite pour croiter Allée lumière, le 7c du Bastion qui méritent bien ses baffes, tandis que les deux autres se sont essayés à Autopsie, qui apparemment pourrait se faire sans la prise taillée, pour une cote passant de 7c+ à 8a.
Certes St Pan regorge de quelques lignes dans lesquelles le cuvettard se doit de faire ses armes...mais seulement, lorsqu’il fait ses premiers pas, quand il sort de jupes de sa maman et s’aventure sur une autre falaise que sa chaise haute. Sinon, autant garder ces voies pour y emmener nos futurs petits enfants, lorsqu’ils nous sortiront du sanatorium tout proche de St Hilaire.
A la rigueur, quand on habite à coté, on comprend que comme Foué et Luca on profite de coup de téléphone de madame à ses copines pour s’éclipser et réaliser rapidement Pump up…the jam et Chasseur de prises pour le premier ou encore Pump up…the jam et le fou des échecs pour le second…toutes 7c. A la rigueur s'il avait été question, en cette période, d'une autre bonne raison à aller emprunter ce long chemin d’approche…
Même GrandLudo s’est trouvé dégénéré par ses 2 dernières semaines. Malgré Chasseur de prises, pliée juste avant lui à la manière des filles qui serrent des non prises par Estelle, Allée lumière et Crux tassé, toutes les 3 quasiment flash, le voilà complètement occis et vidé après un seul unique et misérable petit essai ce samedi dans le 7c de nulle part et ailleurs à Espace Comboire !Ceux qui n’ont pas croqué la pomme ne le regrettent pas. Martin réussit coups sur coups, A titre costume et KGB le deux premiers 7c+ du triptyque du secteur du bas à Espace Comboire, avant de faire son second 8a sur la vire, avec le Baiser bleu. Schnappi plie Dégénération et les Négresses vertes, deux 7c+ complètement différents aux Saillants du gua, puis Ruptur 8a, dans la séance, au Glésy. De quoi suffisant s’affuter pour aller se frotter à l’une des futures bases en 7c+ de LaCuvette, le blaireau tiqua à Comboire 2….de là à dire que la cotation qui fait fureur, la seul en droit de réellement exister serait le 7c+...
Oliv qui ne cède pas à la facilité, s’en est allé à Tinadalle faire du 6a+ à vue et travailler sa pose de pied dans Tarzan, un 7c+ dalleux et exigeant. Ensuite il a voulu tester sa rési sur un pan naturel aussi dévers que celui de son garage,
au secteur Roger Cageot de St Egrève. Le 8a d’Easy lady serait-il un de ses futurs projets ?
Enfin, notre ex PBMaster a ressorti ses quechuas et son baudrier pour Espace Comboire. Un hôte de marque pour m’accompagner dans ma croisade sur la plus belle falaise du monde.
Après l’intégrale du secteur du bas, c’est au tour du secteur extrême gauche, avec en prime, surement le privilège de la première de l’intégrale du secteur (…mais c’est facile quand on rajoute des nouvelles voies à sa convenance…) !! Il ne restait que cette dalle dans laquelle j’avais pourtant renoncé à poser des points, incapable de trouver la moindre prise. Et puis, en visionnaire inspiré c’est Schnappi qui s’y attela et Quentin Toufic qui fit le déplacement pour la FA de ce qui fait partie des plus belles dalles de LaCuvette. Une section bien bloc en bas et surtout une suite redoutablement rési qui renoue avec le style exigeant, contraignant voir presque douloureux pour les doigts qui n’en finissent plus d’arquer.
Un petit air des dalles des Lames pour cette Nanouchka, sublime 8a, qui a même donner envie à Nico d’aller s’acheter de vrais chaussons !
Et pour ne pas débander du style, imaginez un petit ventre gris, quasiment ablonesque, avec comme petite touche LaCuvette la nationale 30m au dessous. Un rocher tout neuf, des pseudos cannelures agressives, avec une légère poussière post fonte des neige...pour de belles lignes bien à doigt et bien techniques, que Michel eu la gentillesse de me faire découvrir. Quelques morceaux de choix dans un secteur oublié de Crossey 1 avec Pims Tintin, 7a, le retour 7a+, le très beau 7b de l’Os et Scaphoide 7c.
Et dire qu’il y en a qui après St Pan sont allée débander à la Goulandière ce samedi
Mais heureusement, demain sera un autre jour…
J’avais pris soin de faire quelques recherches sur le net pour en savoir plus sur cette dénomination si poétique. Mais je voyais déjà ce qui avait poussé les organisateurs. Une subtile petite pique comme pour dire que grimpe pour aussi rimer avec culture,
La démonstration fut sans contestation possible. Le sumo n’en demeure finalement qu’un homme comme les autres, avec ses forces et surtout ses faiblesses. La vie lui semble possible, même dans un milieu aussi hostile que celui des humains. Il peut parfaitement s'adapter et feindre les mêmes sentiments, prendre les mêmes habitudes. C’est sur ce constat édifiant qu’une des plus grandes sommités locales, une élite de la société des érudits brivistes, au même titre que Patrick Sebastien, Mimichouchou me remit l’une des plus hautes distinctions internationales, le 1er prix sumo toutes catégories Sumo.
KGB, un nom qui résonnait et résonne toujours comme une base de LaCuvette. Malgré mon jeune âge et ma croissance à peine terminée, j’étais déjà marqué du seau du rusé cuvettard. Mon manque de force naturel, m’avait contraint à ne pas utiliser la mauvaise pince grise au dessus du point…J’avais trouvé une grosse platasse verticale en remplacement. Mais comme elle m’éloignait trop à gauche, je ne pouvais utiliser la rampe verticale blanche, ni avec la main droite, ni avec ce talon que tous convenait de caler pour jeter sur le bac. Ma méthode consistait à prendre du balan, avec un pied gauche pratiquement à l’horizontal de la main, pour envoyer un gros jump de travers : l’éloge du pur cuvettard, dynamisme et détermination… Ce fut mon tout premier 7c+, avec Oliv aux encouragements. On s’était dit rendez vous dans dix ans. Même jour, même heure même, même pomme. On verra quand on aura 30 ans, si on est devenu des grands hommes…Entre temps Patriiick…euh non Oliv était devenu champion de France de rameur en salle et s’était converti aux méthodes d’entrainement des pires régimes de l’Est, ce qui lui permit de briller dans moult épreuves sportives toutes plus aberrantes les unes que les autres...à commencer par le triathlon d'Embrun.... Après de longues périodes d’égarement, j’avais enfin réussi à le ramener dans le droit chemin. Il y a à peine 1 an, il rechaussait des chaussons. Et en ce jour de mars 2010, nous étions de retour sur la vire. Les colos étaient parfaitement sèches, la température étonnamment idéale. Et comme la chanson nous fêtions tout juste nos 30 ans. Je nouai ma vieille corde, la même depuis 9 ans. Mes vieux eb recousus étaient toujours d’attaque. Je m’élançai sereinement sur ce mur qui a toujours fait partie de ma vie. Quelques mouvements sur une grosse colonne, pour arriver sous le surplomb. Les 2 pieds montés sous les aisselles, je laissai échapper le même grognement qu’Oliv quand je le fouette pour qu’il tracte d’un bras lesté de 10kg sur la plus petite réglette de sa poutre. Dans l’élan je parvins à saisir la lointaine règle sous le point. Une première, puis une deuxième relance main droite, avec un talon avant enquiller la fameuse méthode du faible : le coincement de genou. Un dernier gainage pour ne pas partir en porte, la main gauche sur un gros plat, un dernier mouv dynamique et j’étais sur le bac. Je restais immobile, près d’une minute à intérioriser et savourer ce moment de bonheur intense. J’étais venu à bout de CIA, l’autre 7c+, jouxtant KGB.