dimanche 29 janvier 2017

I miss you

Bien sur, moquez vous et pourquoi est-ce que Tata ne pourrait pas elle aussi sombrer dans la naïveté et la mièvrerie pré-pubères pour aller noyer son chagrin dans une bassine d’eau de rose. Bon ok, c’est vrai qu’à  l’heure des Tinder et autres Jacky et Michelle, y’a bien plus direct quand on en a marre de se la remettre derrière l’oreille…Cela dit, c’est vrai, ca commençait à manquer. Nostalgie des temps anciens, de cette période de l’année il fallait savoir s’armer de courage et d’une dose certaine d’inconscience optimiste pour aller braver l’hiver, la neige et le froid polaire pour se sortir de la couette et se trainer sur un bout de caillou (et non l’inverse). A l’époque, point de bonnet coloré torse poil sur colo au soleil de lointaines contrées du sud pour faire la une de RedBull TV, mais plutôt une dose de ruses Inuits pour aller se tranformer en mister freeze, avec pour unique gloire, la risée du voisinage, atterré par tant de bêtise humaine.
Il aura donc fallu attendre mi Janvier pour un semblant de sélection naturelle, ne laissant de chance de survie qu’au seul individu de l’espèce grimpistique au sang chaud, le fameux cuvettard. Bien moins de monde que sous le soleil de Lans d’il y à à une semaine. Sous une neige abondante, direction  la grotte de Voreppe. A part Steph, sa doudoune et son Damart,  peu de monde pour se la raconter au pied des voies. Comme à l’accoutumée, les conditions sont idéales. Par -5°C, plus de zipettes sur le prises de pied gluantes de Made in USA, le sublime 6b+ d’échauf en fissure. 
Pas de le temps de choper l’onglée dans  le très court 7b du Petit rond, ni dans les serrages de boulasses et la scarifications de cuisse droite sur concrétion, dans le sur-majeur et que le monde entier nous envie 8a de 3m de haut qu’est Fading Light L1, joyau de boules et bites…
A noter qu’en enchainant avec L2 et sa colo XXL, on a un hymne à la variété et à la polyvalence qu’on ne doit trouver nulle part ailleurs
La résine…ca aussi, ca fait un bail que je n’y avais pas retouché. Certes, pas celle aux vertus médicinales nécessaires à l’inspiration de ces chroniques imaginaires mais bien celle qui jadis faisait notre bonheur sous la pluie ou la neige, vissée avec amour par notre Glaude national visionnaire de son époque sous les grands toits lisses de Comboire.

Quelques décennies plus tard d’étranges hurluberlus eurent l’idée d’en visser sur le 4 murs d’une grande pièce et d’en faire payer l’entrée…et me voilà au Labo, haut lieux mythique du bloc en salle. Alors que Tata peut en toute modestie se targuer d’être la star de falaises comme Voreppe ou le mur de l’angoisse, autant dire qu’ici, elle passait complètement inapercue. Intrigué, je pris le temps d’observer cette faune étrange venue en masse peupler ce lieux exigu…. Ici on prend de l’élan sur le tapis pour sauter sur les prises, on jette à l’horizontale voir en redescente, on grimpe les pieds au dessus de la tête, on compresse et on tate de gros volumes aux formes explicites et aux couleurs flashy…
Ah, mais c’est donc ici qu’on s’entraine pour Ninja warrior et Incroyable talent…c’est fou ce que t’es vieux jeu Tata…Mais pas de problème Tata s’adapte. Un vautrage plat dos en ratant le dernier bac, une roulade arrière carpée sur le tapis ou une triple vrille (1080°pour le initié) dans le sus cité jeté à l’horizontale, le pied coincé sur le volume…mais vu le regard des autochtones, je crains être encore un poil trop avant gardiste….
Bref, ceci étant, la séance me mit les avant bras bien au carré et la hauteur des blocs allait parfaitement me préparer à aller explorer la Cimaiette. Oubliés les jeunot golgoths épilés et les midinette en top fluo du Labo, ici place à de la vrai guenille à la calvitie avancée que sont la Brioch, le seul être vivant qui porte encore des chaussettes de tennis a rayures jusqu’à même dans ces chaussons, Steph le seul être vivant qui garde le sourire même après  ¾ d’heure de bartasse dans 50cm de neige pour trouver l’accès du bas au site et le massif Beud, aussi naif que Ned Stark qui se fait décapiter avant la fin de la premiere saison…j’ai douté de la sincérité des ses potes quand je le vis débarquer avec sa corde de 80m, ses 25 degaines et ses genouillères….  Petit site confidentiel du siècle dernier remis au gout du jour il y quelques années par le redoutable chasseur de croutes et de croix qu’est Quentin Chastagnier. Un caillou dans le plus pur style épuré de lacuvette : colo qui sert rien et qu’on arque bien fort sur les bords, dans le départ du superbe 7c d’Empty space, bien physique… je suis sorti bien essoufflé apres le dernier blocage…et ben oué, c’est que ca doit bien faire ses 10m de développé tout de même !
Encore plus improbable et tout autant inoubliable, Faites vos jeux, le 7b+ tout à droite, mois raide et moins haut avec ses 3 spits relais compris et pourtant encore un grande voie par l’intensité du serrage de ses 2 croutes verticales et de son mono qui déchire et par la subtilité du ballet de pied nécessaire pour se bouger le c** dans une dalle lisse comme…un c** justement
La voie typique pour guenille qu’est Volem Fumar el Pet, 7b+, qui s’est vu prise d’assaut par la Brioch et sa grosse…rallonge, dans son pas de bloc final…

si tant est qu’au bout de 2m de marche d’approche on puisse parler de « final »,  pour sortir en rampant dans la neige et les buis. 4 beaux essais pour tomber au tout dernier mouv, sous le regard médusé du Beud, notre loyal king of the north, qui torche la belle sans coup férir et avec respect force et honneur, au 1er essai.

Et comme les grands esprits se rencontrent, pour profiter des conditions exceptionnelles de ce mois de Janvier, Je t'ai manqué, c'est aussi le nom du plus qu'intense 8c/8c+ de gauche que le ptit Nico, alias Nico Pelorson, viendrait tout juste de répéter...un bien belle perf et du bien beau monde pour cette petite perle au pur style Lacuvette, avec surement Tristan Chaudière en guise de prochain répétiteur...

Bon allez, sur ce, c’est pas que vous aller me manquer, mais faut plus tarder pour en profiter, d'ici demain il parait que l'hiver est fini....

samedi 7 janvier 2017

Bonne année

Plausible...une Tata qui prendrait de bonnes résolutions dans les premiers jours de l’année en repostant une brève attendue par le monde entier des cuvettards ? Et qui en profiterait pour vous la souhaiter longue et bonne…Que 2017 soit l’année pour réaliser vos rêves les plus chers, que le bonheur soit votre pain quotidien, que l’on s’unisse pour la paix et la fin de la faim (subtile contrepèterie pour blondes) dans le monde et surtout que l’on se promette tous de devenir véganes et écolos, parce que sinon c’est mal …et gnagnagna et gnagnagna et gnagnagna…non mais y manquerait plus que ca...Heureusement, pas de panique, comme d’hab, Tata a déjà suffisamment de mal à gérer ce qu’il lui tombe sur la courge qu’elle en a strictement rien à foutre de ce qui pourra vous arriver en 2017…

D’ailleurs, quand ca part en vrille, rien de tel que de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière et repartir à zéro, sur de bonnes bases. Quand ça pue et ça pollue, ben on arrête toute les bagnoles et on redécouvre la bipédie. Ca fait râler…preuve qu’on change bien un truc et qu’on se pose les bonnes questions. Tous pourris et corrompu…ben on démonétise, plus de  billets de banque valides, tant qu’on ne sait pas fournir la preuve de leur honnête provenance… Une grosse galère pour choper du liquide au fin fond de Calcutta pour me degoter du riz pas trop epicé mais une vraie démonstration de prise mesures radicales par un état, et non des moindres…Y’a pas neige pour étrenner mes toutes nouvelles planches ?
Pas de problème, y’en a qui l’achemine par hélico. Et puis, avec ce bon plan neige on blinde la moyenne montagne de canons…c’est ca préparer l’avenir !! Plutôt que ces inepties, quand y’a pas neige, on redécouvre que les anciens fréquentaient des falaises dites d’hiver, lorsque la température commençait à flirter avec les 0°C. En ajoutant la palissade que les devers à colo et la conti, c’est chiant, ca ressemble a rien et surtout ca nique les genoux et les coudes,  voila l’occasion rêvée de ressortir le collant et la vieille paire de balloches, pour reclaquer une grenouille dans les bonnes vieilles dallouzes ensoleillées d’antan. Et voila quelques cuvettards entrainés malgré eux dans un trip revival eighties sur les mythiques falaises de St Egreve, Voreppe, les Lames et pour finir Lans en Vercors….et oui, ca fait rêver…
On démarre par St Egreve avec les infortunés Steph et J.Y avec dans l’ordre le croisé et le mono d’anthologie des Chaleurs de Corinne 7a, le bien plus bloc Répulsion 7a+ et enfin et surtout les 3 mètres magiques de Bouchon net 7b, sa goutte d’eau, ses règles et ses pieds difficiles à charger. 
Final dans Liberté des sens, encore plus courte, injustement remontée à 7b et finalement pas plus dure que sa voisine de droite Noces de sang, 6c+ sur bi poisseux qui font pas rire…A noter que du temps du dieu Blond, venu en personne à StEgreve, il était de bon ton de se balader sans corde en particulier dans ces 2 voies, sorte de highball avant l’heure…
Dans une autre vie, j’avais même entrainé Manue à venir faire la danseuse dans les Chaleurs
et visser ses petits doigts dans le mono final du Poison d’Avril 7b, expédiée de fort belle façon à vue, pied à plat, vachée sur les règles
C’est ensuite Nico S. de se faire traquenarder dans les grands murs de Voreppe. Vu la taille des ronces et le temps qu’il nous a fallu pour accéder au pied des voies, on peut se poser des questions sur la fréquentation des lieux…Mais c’est tant mieux, le caillou est toujours neuf, le soleil se couche ici plus tard que partout ailleurs dans LaCuvette et les grands voyages que sont le grand dièdre à crépis de la Laitue 7a+ et la sublime dalle à trous de la Courgette 7b restent des incontournables du genre.
Le pèlerinage continue, cette fois aux Lames, sous l’impulsion de la jeune génération et d’une partie de ma progéniture curieuse d’aller en découdre avec ces voies historiques. Première surprise, suite à l’éboulement, le chemin a été retracé par de jeunes mutants…à l’identique du chemin d’origine, dré dans le pentu en tirant sur des cordes fixes. Preuve que même sans s’en mêler, l’histoire se répète. On se régale des classiques avec l’extraordinaire mur alvéolé et le mono final de Sainte et Soph 6b, l’incroyable variété de Hasard et nécessité 6c, la balade impressionnante de Cadavre exquis 7a+

et le rude Travailler c’est trop dur 6c, avec son pas de bloc gluant en bas et son final psycho technique pour basculer dans la dalle….de la Poudre. Et oui, toute visite aux Lames rime avec retournage de doigts dans ce monument, indispensable 1er 8a de tout cuvettard qui se respectait selon une bien ancienne tradition locale. Et la encore, vue les dégaines en place et les traces de cake, il ne m’étonnerait pas que la tradition perdure…même constat pour Bienvenu à bord, 8a+ a force de doigts et de mollets et Taillé pour l’aventure 8a, bien bloc qui ne se laisse pas faire facilement, et qui s'est vu récemment visitée par la team Petzl.
Qui dit falaise d’hiver, dit forcement Lans en Vercors, avec la encore pléthore de cordées en T-shirt venue profiter du soleil….afin après 11h, car avant, hormis 4 cuvettards suicidaires a tendance frigoriste, en passe de surgelation…Et ca marche, Bruno et JY dans le pas de bloc un poil grassouillet sauf quand ca colle de Gros Câlins 7b pas si facile. Steph dans la variante facile de biscuit sec 7b en trav sans les mains, avant de se faire piéger par Bachibouzouk, mythique 7b+ bien rat, sauf pour ceux qui comme Tata ressortent les vielles ninjas pour pouvoir bourrer le gros orteil dans les petits trous évasés. Final pour Steph avec un bel essai des Tonton Berer, super 7c varié en 2 parties. Et quand le soleil arrive, on ne compte plus les frileuses venues parler chiffons et croiter dans biscuit sexe 7c pour Martin the serial croiteur, le gros Beud, Nico S, Luca, le Welcome et JY…mais sans la Brioch surement pour cause de chaleur excessive avec ses chaussettes dans ses balloches…
Ben oui, z’avaient tout compris les anciens, y’a de quoi bien se marrer dans ces dallouzes, quand tu te râpes le menton en tombant, quand tu dois délayer des mollets, quand tu zippes dans du 2 sans rien comprendre, et surtout quand t’imagines le mec qui grimpe en plus jeune, avec un moule boule rose et des cheveux longs….

Bonne année, mais pas à tous, que à ceux qui m'aiment, et que 2017 ne rime pas avec poulie qui pète...hein Ludo...