mercredi 16 mai 2012

Le changement


 …C’est maintenant. C’est bizarre mais le titre de ce billet me rappelle vaguement quelque chose. C’est comme ce matin, en retard à ma réunion, on m’a bien fait comprendre le manque d’originalité de mon excuse du jour : la foudre s’est abattue sur ma caisse, j'ai du faire demi tour et prendre le bus.
Bon, rien ne va plus, c’est la crise, j’ai du revendre mon appareil photo pour pouvoir manger ce midi, d’où la piètre qualité des photos ci dessous, prises avec une vieille relique de téléphone portable que j’ai chourée dans un vide grenier de quartier le week-end dernier.
Il est temps de fermer la page et de changer…Adieu monde cruel de LaCuvette, adieux bouses teigneuses, contraignantes et misérables. A nous l’illusion du changement !
Yves avait retrouvé son short à la couleur chère à notre nouveau président, avec encore quelques tracts militants dépassant de la poche. Il avait même la mine marquée des lendemains de victoire arrosés au Champomy. Une vie simple d’homme normal, sans excès. C’est dans sa Citroën décapotable qu’il nous conduisit à Presles…pour changer. Deux voies BBX, Antimonium tartaricum pour nous et Doigt de passion pour Sylvain et Elodie. Quelques petits gémissements caractéristiques dans le très sculpté mur gris de la magnifique 3ème longueur en 6c+ et une jolie porte qui zippe avec retourné acrobatique dans la 7ème longueur en 6c + pour Yves, quelques bref secondes d’angoisse pour Sylvain dans la longueur clé en 6c+, fort heureusement munie d’une grande cordelette salvatrice et nous voilà repus. De belles longueurs variées, entre gris de chez gris, jaune picoteux et agressif et bien sur, du bon rouge révolutionnaire, pour les quelques zones surplombantes
Yves dans la fin de L3, 7a+ avec son final bien physique sur prises grassouillettes
Yves en termine avec la superbe dalle finaude en 7a+, L6
Elodie dans le beau gris du Doigt de passion, L8, 6b+
Fuyant la réalité cuvettarde, voilà qu’on nous récidivions à deux reprises dans les jours suivants. Yves préparant les législatives, c’est le lutin Sylvie qui se porta volontaire pour le remplacer, non pas au parti mais dans la cordée.
Accompagné toujours de Sylvain et Elodie, direction la Paroie rouge. Un accès par le haut qui permit à nos deux Sylv d’ergoter sur la qualité de l’arbre faisant office de relais, de celle de leur vache respective, décousue ou bouffée par les UV, du maillon rouillé censé supporter le poids de 4 grimpeurs dont un sumo, ou encore de leur baudrier émettant des craquements suspects. S’en est suivie une tension palpable quand je leur montrai, depuis le bas, la 3eme longueur et l’imposant surplomb du Droit Chemin, 7a+, réservée à Sylvain, et les grands murs bien compact gris du Diable en rit encore, destinés aux doigts d’acier de Sylvie. Deux autres BBX-ades dans lesquelles il faudra s’employer pour gagner le point suivant et se régaler de ces belles envolées gazeuses, perdues dans ce cirque tranquille et ensoleillé.
Sylvie dans la 1ere longueur du diable, à noter la hauteur du 1er point juste sous ses pieds…sachant que les 2 première dégaines ne sont posées que…sur des buis…
Sylvie des les gouttes d’eau sanglantes du majeurissime 7a de L2
Sylvie dans la fin des superbes cannelures du rude 6b+ de L4
Elodie dans les gouttes géantes de L2 du Droit Chemin, 6b+
 Le changement, c’est surtout une affaire de mâles velus, car pour ces dames, certains clichés ont toujours la dent dure. 8000 mots par jour en moyenne, mais c’est surement le double pour Sylvie, et le pire c’est que c’est pareil quand elle grimpe, même en grande voie. Et elle ne s’arrête jamais, même si elle voit bien que je ne l’écoute pas, terrorisé sur des chiures 3m au dessus du point, dans la longueur clé, et incapable de lâcher un mot à part par reflexe un « maman j’ai peur » ou mieux, un plus viril « putain j’en chie »…mais complètement rassuré de la savoir en train de discuter avec je ne sais quel interlocuteur imaginaire
Le deuxième cliché, c’est le syndrome de la garde robe…et vas y que même par 25 degrés faut se trimballer sa dernière doudoune bibendum, voir carrément grimper avec !
Non vous ne rêvez pas, c’est bien Sylvie avec sa doudoune, dans l’avant dernière longueur d’intermède pour Carlos….une fort jolie voie, bien homogène dans le 6c, ouverte par d’Alain Rebreyend, au perfo bien plus généreux que celui du précité BBX
Sylvie dans la redoutable 1ere longueur en 6c, dalleuse à souhait
Sylvie dans le mur gris superbement sculpté de L6, 6c
Sylvie dans le très beau et pas bien dur 7a de L7
 Et pour en finir sur les clichés, il a celui du sens de l’orientation. Nico m’avait convié ce week-end à descendre du coté de Venasque…et s’était porté volontaire pour faire le GO et distraire mes 2 monstres à l’arrière de la voiture pendant les 2h de trajet…Quelle fut notre surprise de voire Madame Nico, arriver avec près d’1h30 de retard, mais en étant parti avant nous…l’explication ? Simple : comme il fallait rejoindre l’A7, ben, elle a regardé la carte et est passée par Lyon !
Bon ok, ceci ne l’a pas empêché de me faire la démo dans les grands murs de conti de la falaise de l’Ascle. Entre autres, dans Petite Marie, superbe et esthétique 7a de la Casquette,
puis dans le de circonstance Ca ira mieux demain 7c, au premier essai et en triple marchant ou encore dans une belle tentative flash du encore bien conti Papy et C°, 7c+ ou 8a c’est selon.
Cette dernière pliée au prix de quelques gémissements factices par Eric et Nico, pour ce dernier, juste après s’être offert aussi facilement l’autre 7c+ à gauche du secteur, plus court et plus physique sur monos.
Avec Juju, fatigué rien qu’à les regarder, il nous restait plus qu’à racler tous les 7a 7b du secteur avec Boule de câlins, 7a court et bouseux, sa voisine de droite dont j’ai oublié le nom, 7a plus varié et homogène, Blédina et la restanque deux 7b courts et assez nuls eux aussi, l’intégral du Peuterey L1 joli 7a, ainsi que le 7a+ bien bourrin de la fête des pères avec ses mouvements amples rési sur prises sikatées.
C’est bien joli tout ça, mais même si le changement c’est pour maintenant, va bien falloir rentrer à la maison et faire face à cette dure réalité qui aura bien vite fait de nous rattraper…dès samedi, 8h, dans un trou à rat cuvettard…

dimanche 6 mai 2012

Invitation

Sans garantie sur l’avenir et encore moins sur le prochain quinquennat,quelque soit le choix du peuple qui malheureusement n'est pas obligé de voté comme moi, alors autant ne pas refuser le luxe d’une quelconque invitation. Comme clamé par certains, il se put que ce soit par erreur... Et oui, près de 25 min d’approche, raide en plus, dans un pierrier et mal tracée, un caillou qui laisse parfois à désirer, des relais qu’on voit pas du bas tellement c’est long, et le pire, la campagne à perte de vue, point de bruit de rocade et pas un carré de béton à l’horizon…un cocktail sinistre parfait pour dépressif. Il aura fallu l’acharnement du bartasseur local au patronyme accueillant, Thierry B, et surtout l’ultimatum d’Yves un samedi matin, déserté par l’ensemble des cuvettards, notament Sylvain, convié à on ne sait plus quel genre de partie fine. Complètement épuisé,au bord du malaise, surtout en ayant fait toute l’approche à reculons, me voilà perché sur ces vires, confortables, à devoir m’essayer au style local. On commence par Objectifs lune, un 7a coché avec Bertrand et JY, à vue…enfin c'est-à-dire en s’y reprenant 15 fois pour décoller de la vire et arriver à broyer cette fine oreille décollée et choper le choux fleur au niveau du 1er point.
Pour le reste ca déroule sur près de 30m de dièdre montagnard. Manquait plus que le knickers, le sac et l’on se serait cru dans une bonne rebuffade du siècle dernier. Une belle corjonade contemporaine, technique, où l’on grimpe léger, sans geste brusque, en assurant chaque prise, chaque mouvement…on regretterait presque que l’équipeur n’est pas pimenté le tout d’un bon vieux piton ou d’un coin de bois quelque part au fin fond de ce dièdre. On continue avec un passage dans Inversées ça va, des versets bonjour les dégats, un 7b+ encore technique sur croutes, dans du rocher jaune qui s’est maintenant bien vu purger par les nombreux passages de racleurs cuvettards. A commener avec les B, Manu l’expansif, à l’émotion sonore démonstrative pendant ses essais et Damien le filou, fin dénicheur de la bonne méthode ou du bon repos qui personne n’a jamais vu.
Direction la vire supérieur pour changer de style et trouver un rocher gris plus compact. Un peu de a vue avec JY dans le peu commun Tic et Re-Tic, 7a+ subtil mélange de fissure fine et de pilier étrange.
Une grimpe autant cérébrale qu’à sensation, qui motive Sylvain, Bertrand mais surtout Yves à revenir. Pour se fumer les bras, rien de tel que de grimper comme un gros sac dans le dièdre juste à droite, On se l’écaille, 7b, qui finit dans un mur gris superbement travaillé et encore bien dure à lire et peu marqué par les passages
Ensuite, on passe aux choses sérieuses, Conquête d’épaule, première du secteur, un grand voyage un 7b/b+, intelligemment équipé, qui vient exploiter les lignes de faiblesse de cette grand face pour finir, après un crux très esthétique qui demande un peu d’inspiration, dans le même mur gris.
Sa voisine de droite Viva Zampelli, première longueur en 7b, avec une partie fine en dalle qui régale Sylvain, avant de buter sur son final plus physique avec de gros mouv sur inverses en dévers. Il paraitrait que la suite en 7c serait majeure…
 Et pour finir en beauté, on peut aussi se faire rouster dans du court et dur, bien bloc et bien rat, avecMini Cathy (la magnifique) 7b+ avec 2 sections blocs en magnifique rocher bleu concrétionné, qui donne même du fil à rétordre à son géniteur Thierry .
Reste encore quelques projets du même acabit, et comme j’aime promener mon perfo et un gros sac de matos, surtout quand l’approche est longue et raide, merci à Thierry et Mister Corjonnade de m’avoir laissé deux zones bien lisses, bien courtes et bien déversantes pour une Lacuvette's touch, celle qu'on aime parce qu'elle ne ne ressemble à rien,  dans ce déjà bien bel éventail de variétés. C'est malin, il va falloir maintenant se retaper la marche approche...
Une pensée aussi notre Schnappi. Avec Pierrick ils se sont invités, le temps des vacances de Paques pluvieuse, à l’abri des toits de l’ancien Comboire. Sans surprise Schnappi torche tout se qui bouge dans le 7 et qui fait moins de 3m, mais comme tout le monde s’en fou, on retiendra surtout la belle perf de Pierrick qui plie rapidement et presque tout en technique, Rage against the hamster 8b+ peu répété, si ce n’est par Y.Dard, Rackam, et Mickey, ce qui laisse en dit long sur la qualité de gainage requise…En hôte bienveillant, j'invite Schnappi et deux fameux autres cuvettards à venir me piquer la FA de Laroque Star, le nain et le serial croiteur, nouveau 7b+ d'Espace 2000.
Eric lui, invite quelques Savoyards pervers, partageant avec Sylvain quelques affinités pour la moule, dans son tout dernier secret spot.
Nico décline mon invitation pour laisser Madame venir gouter aux joies de mes dernières voies des Saillants. Vu la rapidité et l’efficacité de la dame à caler des méthodes et à survoler les pas de bloc en série du très rési Espace les spasmes, potentiel 7c+, j’en viens à me demander qui porte la culotte à la maison. Mais ceci ne nous…regardant pas, je constate simplement au passage, que les méthodes de filles me conviennent bien mieux que celle des garçons. Un coté féminin refoulé ? Subtile et délicat ? Sans aucun doute…
Vivement ce soir du 06 mai, qu’on sache à quelle sauce nous allons être mangés et qui sera l’heureux élu qui nous invitera à de chouettes réjouissances pour les cinq années à venir.