dimanche 18 mars 2012

Reprise d’activité

Comme le dirait un certain candidat sortant, rien de tel qu’un petit coup de fil à de vieilles connaissances, liées pour on se sait plus quelle raisons plus ou moins avouables, pour que subitement une petite structure d’intérêt local se voit hissée au niveau des plus grands de ce monde. Un peu comme nos bouts de falaises cuvettardes. Un caillou qui nous est si cher mais qui ne devait jamais attirer le gratin mondial, celui là même, qui préfère se prélasser sous le soleil ibérique. On ne sait lequel de nos candidats sortants a dégainé son téléphone, mais force est de constater que le petit parking tranquille des Saillants était complètement saturé ces derniers week-end. Des plaques avec des numéros dont on ne soupçonnait même pas l’existence : 69, 34, 07…
Que la France qui se lève tôt se rassure, y’en encore de la marge le matin….Pas la peine de faire son Boui boui. 6h30 du matin au pied de la Pierre Chambertin, en train de s'acharner dans la trav intégrale, un futur standard mondial. Le pire c’est qu’ils sont deux, avec Pierrick qui vient s’echauffer avant de partir taper des essais dans Rage, le 8b+ de Comboire. Là encore, potentiel détroneur des plus belles bouses internationales de 3m bien forçues. Il pique aux stars du Prana world, la première de l’aller retour integral, soit près de 90 mouv et sans avoir à fermer une seule fois le bras…encore plus fort que tous les 8c de conti espagnols !!
Revenons aux Saillants.
Entre les Schnappi, Guigui, Pierrick, Charlie, Xav et d’autres encore, il reste un peu de place pour nous, pauvres cuvettards, à qui je destinais quelques pauvres nouvelles voies, juste de quoi occuper quelques unes de nos soirées printanières à venir. Après une remise en jambe du coté d’Arbin,
Nico revient aux affaires et réalise en quelques essais une belle démo de blocage sur inverse dans les sots meurent 7c. Tandis que Sylvain, Eric, Ben et Martin sont venus comprendre leur douleur dans cette même voie, j’opte stratégiquement pour le style plus classique des beaux rient, 7c rési sur croutes. Et quand il y a trop de monde, on peut s’isoler plus bas au secteur Résurgence. Même Bruno commence à apprécier ce style particulier…finies les grandes déroulantes, le voilà à serrer les dents, à devenir tout rouge en fermant le bras et à jeter avec conviction dans extension sauvage, rude 7a+.
 L’indécrottable que je suis se laisse aussi prendre au jeu, oubliant ma délicatesse légendaire, pour beugler tellement j’explose, sur les premiers mouv physiques de l’astrozob, 7c. Sans prendre la première prise… vu que je n’arrive pas à la tenir… mais avec une super méthode inédite sur une verticale et un gros drapeau pour shunter l’inverse et choper direct la règle qui coupe. Tellement bien que je reviendrais pour refaire ce départ et le connecter avec la voie de droite, histoire d’avoir une vraie fin qui fait encore forcer
Reprise d’activité, les machines reprennent du service. Les perfos tournent à fond. Notamment à Saint Paul de Varces, la campagne aux portes de Lacuvette. On a même surpris des drôles d’échanges entre un certain Thierry B et un Manu B, le premier tentant tant bien que mal à répondre aux questions saugrenues du premier, visiblement très au fait de la technologie et pendu au bout d’une stat. «La mèche, je la mets de quel coté du perfo ? » ou « Ca s’enfonce à la main un goujon ? » et encore « Est-ce qu’il y a sens pour visser la plaquette ? ». C’est donc en confiance qu’avec Raymond, on s’est cru dans une grande voie du Vercors, à surveiller nos appuis, grimper avec légéreté, à se sentir tout le temps mal et à chercher de longs moments par où passer, dans deux nouveaux 7a très cérébraux, l’un dans un dièdre parfait et l’autre sur un pilier gris tout lisse. Et pour finir deux autres grandes nouveautés en 7b/b+ au rocher jaune bien difficile à lire. Même si la qualité du rocher n’est pas celle de lacuvette, on s’en est mis plein les bras dans ces grandes longueurs toutes neuves !! Même ambiance, avec Sylvie et michel venus m’accompagner du coté de Voreppe pour la FA de Délicate et pas saine, la première longueur en 7a+ d’une future grande envolée…
 Signe que l’activité reprend, Yves et Bertand, nos dopés du cuissots ont du forcé sur les sangles pour arriver à renfiler leur baudrier, du coté de St paul de Varces eux aussi…une bonne option pour la reprise semble-t-il.
Plus haut, c’est Eric qui a réouvert la route de St Ange et surtout enfin offert une vraie nouvelle fin au 7c ultra classique que tout le monde à fait…..et que tout le monde va maintenant devoir refaire, avec 2 points supplémentaires pour sortir au sommet et une sortie bien individualisée. Le maillon du dernier outrage devient dorénavant Affaire classée mais reste 7c...tout ça à jour dans la dernière version du topo >ici<
Et pour finir, une sacré activité aussi en pays Lotois, avec Iaki qui sort un encore très léché CIZ, 4eme opus de la série culte, en cours de traduction en 127 langues pour une diffusion interplanétaire prévue en 2013
Escalade: climbing iZ not, épisode n°4 from iaki on Vimeo.
Sur ce, au boulot, je m’en vais travailler plus, parce que je le vaux bien…

dimanche 4 mars 2012

Renaissance

Deux mois de loose à patienter que les stalactites tombent, que le gasoil dégèle et que les orteils ne bleuissent plus à l’idée de devoir se glisser dans les chaussons. Même la grange de Nico demeurait impraticable. Et faire un feu avec les ballots de paille stockés sous le pan n’aurait même pas suffit à le réchauffer. Schnappi dut investir dans une magnifique doudoune bidendomisante avec bourrelets très tendance. Connaissant son gout et son sens inné de l’élégance, c’est dire si les températures devaient être rudes. Il fallut attendre le choc thermique de cette semaine pour que tout s’emballe subitement. Les primevères rattrapaient leur retard et les premiers bourgeons commençaient à pointer…et je ne dis pas ça que pour celui Sylvain, son jeune plan vigoureux ne demandant qu’à être rempoter. Bref, le cuvettard sortait de cette trop longue léthargie. Et c’est surement l’effet de manque qui explique la folle actualité cuvettestique de la semaine.
Schnappi délaissa Bleau et sa doudoune, le temps de ces congés payés par la communauté, pour tester sa force sur quelques une de bases du style de chez nous. A commencer par le très court et puissant Avenir incertain, 7c+ de Comboire 2, triple marché en son temps avec la méthode directe de là où y’a pas prise par Nico, maitre es gainage.
Mais ni toutes ses ruses par la gauche et ni ses beuglements de créature de la forêt, ne suffirent à ramener la croix dans sa besace. Mais c'est surtout sa force de persuasion qui fut la plus remarquable.  Il réussit à trainer dans cette improbable falaise de LaCuvette TiNico, pur produit chastagniesque, et Guigui Lebret, de nouveau cuvettard malgrès lui. Les 2 croitent Le blaireau tiqua, 8a. A vue pour le premier, et avec des méthodes en carton, sans trace de gomme ni de cake, c’est dire le potentiel du bougre. Quelques essais (quand même) pour le second. Soit 2 rares répétitions de cette voie physique et très à calage, après Nico l’année dernière
et après le racleur de premières, Pierrick. L’homme qui partage son duvet avec un certain B.C, prof (encore un) mais lui, dans le trou du cul de la France profonde, Montluçon, et sa falaise temple de la connexion, Saint Sauves.
Pierrick qui continue à me piquer des FA, que de toutes manières je ne serais pas capable de collectionner aussi vite…Mais à quoi bon équiper des nouvelles voies si c’est pour les enchainer au premier essai. Quel gâchis, quelle perte de temps ! Alors autant les laisser aux autres. Et terminer le nettoyage est un plaisir que j’aime partager avec mes proches. C’est donc tout naturellement que je lui cédai, au 1er essai, Assez d’essais, 7c+ bien à doigt,

les beaux rient 7c, en clin d’œil à 4 guenilles croisées à Buoux, 7c court mais ample et rési,
 et enfin le très massif Les sots meurent, ancien 7a+ qui a du voir remonter sa cotation à 7c/7c+ pour ménager la susceptibilité de Schnappi, des ses 3 bonnes séances et sa bonne dizaine d’essais pour cette pauvre voie de 3 mètres, sur des bacs, dans un leger devers, et qui ne ressemble à rien.

A noter que dans son acharnement, il a ici aussi, réussit à traquenarder Guigui qui mettra quand même 6 runs à faire lui aussi le massif…du bon bluff là encore, juste ce qu’il faut pour ne pas irriter notre nain de la foret, disciple de la force mais obligé de caller des talons pour tenir les blocages. Quant aux cuvettards canal historique, eux, restent discrets mais non moins efficaces. Bruno et Jean-Yves calent des méthodes très prometteuses dans Nulle part et ailleurs, le 7c test de rési d’Espace Comboire, et Bruno récidive dans Espace d’espace, le 7c qui m’énerve des Saillants. Même Yves repointe le bout son nez, avec un coup de fil, l’air de rien, le vendredi soir pour connaître le programme du lendemain.
Espérons maintenant que la neige prévue la semaine prochaine n’obligera par tout ce petit monde à replonger dans une hibernation forcée…