lundi 28 mars 2011

Gluon

Que la génération des lumières ne manquera pas d’associer à Groucha et Lola, et surtout au super héros le plus fort du monde, jamais égalé depuis, le discret Leguman. Un grand festival d’absurdités, interprété par un chat plâtré et une autruche décolletée qui me fait encore plus rire aujourd’hui qu’à l’époque.
Téléchat 102 par DrMirakle
Et dans ce mélange culturel, ces fameux gluons que nous connaissions tous, mais que les jeunes bacheliers ignorent tous joyeusement aujourd’hui. Car oui, toi gluon japonais, nous t’avons reconnu ! Comment expliques-tu cette pagaille que tu as semée au pays du soleil levant. Et ne va pas nous faire croire qu’une petite secousse et un petit bain de mer sont les seuls responsables. En fait, tu voulais te faire remarquer, car depuis Groucha, on ne t’avait guère cédé la parole. Mais nous, on sait de quoi tu es capable. On sait qu’on a intérêt à te bichonner pour que tu continues à nous réchauffer de ton énergie. De toute manière, on ne peut plus se passer de toi…Ceci dit, prends garde, car tu pourrais bien te faire voler la vedette par un gluon libyen ou par un gluon extrémiste. Des gluons plein d’énergie, certains en ont plus que d’autres, comme Eric en ce moment. Tu dois t’agiter drôlement pour faire chauffer cette immense machine, pour alimenter son cerveau et pour faire bouger ses longs bras. T’as du sacrément forcer sur la dose et libérer des particules nocives…sinon comment expliquer, son 8a+ dans le Tarn, sa FA des quelques mètres qui lui manquait au dessus de dernier point de son vieux projet à St Ange, le dernier outrage, 7c jusqu’à alors et maintenant 8a+ jusqu’à la chaine. Et pour finir, dans la séance et sous la pluie Ruptur, le 8a bloc du Glésy. A croire que les séances de gainage hivernal sur les plaques recyclées de feue Planète bloc, et orchestrée d’une main de fer par Nico auraient des effets secondaires. Mais le gluon, c’est surtout, la cohésion de la matière, l’harmonie de notre monde, comme le subtil dosage du mur lactique des Vouillants.

Un dévers régulier, interminable, aux couleurs d’ailleurs, une vue dégagée sur un horizon de carte postale, un cerisier du japon en pleine floraison aux effluves douces et délicates, une pluie battante et une humidité ambiante qui m’ont donné l’impression de grimper avec mon 4h, une vingtaine de Churros toujours dans la main…
le parfait mélange que GrandLudo est venu savourer en guise de reprise, un soir de semaine, dans la bien nommée Enfer du décors 8a+, après presqu’un an d’arrêt pour cause de maçonnite aigue.
Des conditions initiales qui rendront bientôt possible du coté de Voreppe une réaction en chaine, une explosion de croix, dans un 7c du siècle dernier d’Hervé, le haricot. Les essais vont bientôt se succéder pour Bruno, Sylvain, Jean-Yves, Michel et Oliv. Le temps pour moi d’aller repter dans la limace, un nouveau projet en dalle, aux prises gluonesques par leur taille, qui fait remonter de vieux souvenirs de combats épiques dans les dalles aléatoires de Lames. L’appel des dalles… auquel Martin et Lol ont aussi succombé à la grande muraille de St Pan. Attirés par ces murs compacts d’un autres temps plutôt que de se bousculer dans les profils nettement plus déversants de têtard avec la famille JMC, Lol randonne Bobtail frénétique 7c+ et Martin, Chasseur de prise puis Psychédélique jungle, toutes deux 7c. Le tout après avoir corrigé un oubli impardonnable dans leur parcours cuvettard, avec Coup de lune un 7a comme on en fait plus. On croyait que le genre Telechat, avec son summum d’absurdités avait disparu…et puis je tombais sur le dernier court métrage d’un certain grimpeur de l’autre pays de la grimpe, le lot. Un ovni dans un monde polissé d’imberbes musculeux gémissants, avec un vieillard chauve, au torse grisonnant et complètement à l’ouest, sorti d’où il n’aurait jamais du sortir.
Un grand moment de pur n’importe nawak, parce que la grimpe est avant tout une affaire sérieuse. Je profite de ces images pour aussi signaler, qu’en plus de posséder un sublime juste au corps en lycra, Sosso est capable de prendre des poses aussi lancinantes dans Tu pousses tu mousses, un 7c bien trop physique pour une fille (j’en veux pour preuve…Iaki n’y arrive pas) de la petite falaise de Milhac.
Sur ce, gluon du soir bonsoir

dimanche 13 mars 2011

Histoire

Encore une fois, ce doit être un des signes que l’on prend de l’âge, que les années passent et qu'il n'en reste plus autant devant que derrière. Enfant, lorsque j’explorais la bibliothèque de mon grand-père je restais sidéré par le nombre de bouquins traitant de la seconde guerre mondiale. Pourquoi autant, si soigneusement rangés, et si fréquemment feuilletés ? Plus que pour l’histoire avec un grand H, ce devait simplement être parce que c’est ce qu’il avait vécu, ce qui l’avait construit. Et tout ce qu’il avait pu nous transmettre était forcément marqué du sceau de cette expérience.
Bien évidemment, c’est par la grimpe que viendra la rédemption et l’on peut se targuer d’avoir nos espèces de messie visionnaires persuadés d’être investis d’une mission divine, pour assurer la survie de notre espèce, nous donner une vision et nous éclairer sur l’avenir tout en nous empêchant de verser dans le coté obscur. Mais tout va plus vite aujourd’hui, et les années passant, les travers, les erreurs, les tâtonnements qui nous ont conduit ici, deviennent inconnus des jeunes générations. Certains se reposent alors les même questions que nous et se cherchent des réponses. Sinon, comment expliquer qu'à 7 ans déjà, je dus emmener la mienne de génération prochaine, partager un moment de gloire patriotique.
Malheureusement, d’autres sombrent dans de nombreux excès, souvent risibles avec nos regards de vieux grincheux. D’autres se révèlent des surprises incroyables, comme cet extraterrestre qui réussit aujourd’hui ce qu’à l’époque nous considérions comme assurément impossible, ou encore ces deux compères Charlie et Rackam qui s'offrent Grenouillette le 8b+ du moment à Saint Pancrasse
Bref, ce doit être l’âge mais en regardant le tout nouveau topo du Lot, en plus de couvrir de baisers chacune des photos de mon FT adoré, je m’attarde sur les quelques lignes de l’histoire de certains sites. L’origine, les premiers découvreurs, leurs motivations…et puis les différentes époques, les modes éphémères, les nouveaux élans…autant d’aspects qui ne m’importaient guère il y a peu encore alors qu'ils nous éclairent aujourd’hui sur l’âme des voies, de ce qu’avaient voulu en faire les équipeurs, de la manière dont ils vivaient leur aventure…tout ça pour étancher une soif compulsive de percer le mystère de l’espèce grimponoïde. Malgré tous nos grands discours communautaires, il va de soi que les équipeurs n’ont aucune philanthropie, qu’ils se préoccupent autant que vous et moi du devenir de leur prochain, et que leur acte n’est qu’un prolongement de la névrose qui les anime.
En résumé, de tout ça reste des voies et parmi la masse quelques unes que  l’on qualifie de mythiques…que ce soit des bouses, des kairns, de grandes envolés, dans un univers paradisiaque ou derrière une décharge… Les curieux iront sonder dans les livres ou dans la mémoire des anciens l’origine de ce status. Et puis, ils iront chercher là bas ce petit quelques chose d’unique qui les fera grandir. On est alors bien loin du simple et insipide empilement de croix, de la grimpe comme faire valoir et comme marque d’identité… mais simplement un voyage initiatique personnel.
On ne s’étonnera donc pas de  retrouver les JMC au Saussois, notre mémoire cuvettarde vivante locale, venue se nourrir de l’aura du site.
Ni un Nico, troquant le reblochon pour le bon vieux clacos normand, du coté de la Roque,  pour se ressourcer dans la Trivellini, un 8a de la fin des années 80.
Peut-être aussi pour ça que Lol à TinaDalle s’acharne sur la très atypique Areuh, areuh, 7c+/8a ouverte en son temps par un cuvettard d’avant garde Hervé Delacour.
En plein dans ce délire mystique, en repensant en Hervé, j’ai complété le topo de Voreppe en y ajoutant quelques bribes d’histoire que j’espère il nous complètera. Bien sur, mon égocentrisme en profita pour y ajouter des commentaires totalement subjectifs sur les nouvelles voies que je suis venu rajouter ici, rien que pour le plaisir de pouvoir encore et encore m’imprégner de l’ambiance si particulière de ce site, qui j’en suis sur, finira par rentrer dans l’histoire…. Ce n’est pas Bruno qui dira le contraire, après sa réussite dans le sublime 7c du niacoué,
,ni une cordée amoureuse du site, Christophe et Hervé me semble-t-il, descendus spécialement du pays reblochon pour les grandes envolées de Down by Law 7c et de l’ultime combat 8a.
  
   
Sur ce, il est dimanche 10h, l’heure pour mon humeur guillerette de sa retraite spirituelle hebdomadaire…ceci devant surement expliquer cela

dimanche 6 mars 2011

Analogie

Et en un seul mot bien entendu, bande de petits pervers…C’est le problème lorsque l’on sait déjà tout, que l’on a déjà tout vue et que l’on vit au centre du monde. En tant que puits de sciences sans fond, nous en sommes inéluctablement réduit à calmer les ardeurs de nos concitoyens incultes en leur rappelant qu’il n’y a point lieu de s’étonner et que tout n’est que déjà vu.
De Voreppe, on nous avait déjà piqué l’idée de l’énorme colo de Fading light pour une piètre réplique, avec le Dinosaure de Seynes. Il faudra aussi compter avec Buoux et son Os à moelle. Je n’eus guère à insister pour que Michel et Bruno en conviennent, dans le sublime pilier du Niacoué, le 7c le plus à droite. Mais la comparaison s’arrête là tant la qualité du rocher ici, la richesse de ses équilibres et des placements pour se jouer de cet étonnant profil resteront encore longtemps sans égal. Une première section avec quelques mouvements amples pour arriver à une décompression avant d’enquiller une série de baffes et de talonnades bien rési, que Bruno devrait finir par enchainer incessamment sous peu et surement jeudi prochain. La belle hante ses nuits et l’a contraint à poser des jours de congés pour assouvir son envie d’esthétisme et de technique.
Deux caractéristiques de ce superbe mur auxquelles il faut rajouter intensité et grande envolée pour le nouveau haricot du missionnaire, surement 8a. Une ligne qui prolonge le dièdre technique du haricot par une succession magique de mouvements bien amples, dont un sur mono étrange. Une manière élégante d’éviter les 2 prises collées de la version originale et de prolonger l’effort, même pour un sumo amoureux de grands et beaux voyages
De quoi rassasier le Nico que j’essaie en vain d’attirer ici pour venir répéter ces superbes lignes, . En attendant, affuté par un hiver sur son tout nouveau pan, il parfait sa mise en jambe avec un we à St Leger et nous revient gonflé à bloc avec à vue, sous l’œil de la baleine, 7c+ et Moby dick, 7c. La bas, il a du croiser Dexter Martin, en train de d’exécuter lui aussi quelques 7c.
Poussés par la rumeur, c’est avec Michel que nous sommes partis en quête du revival de Rocherfort-Samson. Le secteur du bas, étonnamment Preslien, est fracturé, entre jaune et gris, avec des sections souvent plus dures qu’elles n’y paraissent. A ce petit jeu, on s’est bien retourné les doigts dans la section courte et dynamique du petit 8a du centre. Un peu plus haut, Para chut, un 7c court et forçu aurait tout aussi bien pu s’appeler keep zen et trôner au bout de la vire de Tina dalle. Quelques mouvements d’approches sur gros bacs, puis un gros blocage main droite pour attraper haut, mais vraiment très haut un grosse pince qu’il faudra valoriser pour traverser sur la droite et se hâter de se rétablir. Le fait d’imaginer Schnappi crucifié de la sorte me laisse encore rêveur. Et pourtant…les espèces de non prises marquées en intermédiaire, des pinces bien larges sur du rien... des signes de son passage qui ne trompent pas. Mais s’il faut venir ici, c’est surement pour les quelques immenses lignes ouvertes par un autre Nico, celui de la haut, du Vercors. Des grands murs semblables à ceux de l’Océan. L’incroyablement long 7c+, partagé ce jour avec Fifi, réhabiliteur du lieu, s’étale sur une première partie facile avant d’entamer une grande traversée sur gros trous pour finir dans un mur moins raide où le changement de rythme pour arquer les dernières prises aura eu raison de mon valeureux essai. Quant au 8a de gauche…une pure ligne à dévorer du regard…surement, et avant de n’en faire qu’une bouchée…peut-être ?
Analogie, en un seul mot… pour Bruno et son petit sapin…une prise végétale pour atteindre le grand mur espace comboirien de Heading for LaCuvette, 7b+. Rien de surprenant puisque l’on est bien au centre du monde, à Espace Comboire, avec son rocher gris parfait, ses incroyables prises à travailler et ses placements infiniment riches en sensation. La encore, une nouvelle grande envolée, surtout dans le mur sommital tout en adhérence, avec un assureur caché sous le surplomb, qui définitivement ne nous entendra ni ne nous verra plus, en cas de faute technique. Un grand moment de solitude, amplifié par la magie des premières, des prises qui croustillent, l’absence de traces de passages, et une indication des plus floues sur les cotations. Un pur bonheur que pourront prochainement apprécier, Bruno, Jean-Yves et Sylvain, valeureux répétiteurs potentiels. Bonheur qu’ils pourront prolonger dans sa voisine de droite Fear of the LaCuvette, 7b+ aussi, un poil moins homogène mais toujours aussi beau…si tant est que l’on puisse encore parler de beauté à ce stade. C’est bien connu, nos enfants sont forcément le centre du monde. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que ce sont eux les plus beaux, et qu’aucun autre ne leur arrive à la cheville. Et c'est pas mon FT qui me dira le contraire, en train d'accoucher d'un nouveau secteur à St Gery, avec ses amis Lotois...affaire à suivre