dimanche 30 novembre 2008

Gagnants / Perdants

Les idées et les désirs sont toujours aussi noirs. Ni le poids des années, ni celui des événements n’ont changé le timbre déchiré de cette voix si reconnaissable. Le texte est resté brut, désespéré, écorché, comme il y aura bientôt 20 ans, du temps où il voulait rendre l’âme. On attendait peut-être une surprise, au travers d'une nouvelle maturité, celle de celui qui a pris le temps de se retourner sur son parcours, sa vie. L’âge aurait pu être une raison de proposer, en plus de s'indigner, de s’investir pour un avenir meilleur. Parce que c'est un peu nous tous qui, finalement, décidons de ce à quoi il ressemblera.
"Tous ces beaux jeux inventés, Pour passer devant les premiers
Pour que chacun soit écrasé, S’il refuse encore de plier
Les dégâts, les excès, Ils vont vous les faire payer
Les cendres qui resteront, C’est pas eux qui les ramasseront
Mais les esclaves et les cons, Qui n’auront pas su dire non
Nous on n’veut pas être des gagnants, Mais on acceptera jamais d’être des perdants
"
Perdants, on l’est tous, par le manque de respect d’une poignée qui a compromis l’accès à ce spot, que nous appelleront, pour en préserver l’anonymat le stade nautique. A traverser un accès privé malgré les restrictions des équipeurs (en plein pourparler) et voilà un bannissement définitif. Il aura fallu tout l’amour de notre Ludo pour dénicher un nouvel accès des plus acrobatiques, aussi exigeant que les grands murs techniques qui s’offrent à nous, après une rude ½ heure de marche. Les apprentis randonneurs Yves, Sylvain et Jean Yves, tout émoustillés par les quelques centimètre de neige tombée la nuit précédente aurait surement blêmi devant la rudesse de la marche d’approche. Seul GrandLudo releva le défi et put gouter a ce nouvel eldorado, encore vierge de grands traits de cake, de rallonges et de traces de pneu. Dès l’aube, GrandLudo venait à bout d’Egaré humanum est, 7a, tranquillement égaré sur un vire où même le plus hardi des chasseurs n’oserait s’aventurer. Pour se réchauffer tout le corps par ces températures polaires, s’en suivit un bon dièdre "béber-esque", éprouvant, physique, émouvant voir un poil désagréable, valant son pesant de 7b bien tassé. Et pour finir et gouter aux merveilles des lieux, une visite dans le chant du python, un 7c+ au chant enchanteur. Mais le malheureux s’est vu amputé par le même GrandLudo de plusieurs réglettes et prises de pied pourtant cruciales. Me privant d’un essai qui aurait surement été victorieux, il a fallu me résoudre à revoir mes méthodes de poids plume, de grimpeur léger et aérien, pour d’autres, encore plus incroyables, à rendre vert de jalousie François et ses mouvements extraterrestres. A ce propos, il fut aperçu ce week-end au pied d’une concrétion immense, pendant sous la lèvre d’une grotte, du coté de Marcilhac. Les temoins racontent l'avoir vu fixer des heures durant une stalactite, répétant illassablement ''FT téléphone maison, FT téléphone maison''…d’une autre planète je vous dis…
Gagnants, on le fut tous lors du contest de Novembre de Planète Bloc. Nous fûmes tous gratifiés d’un sublime mousqueton jegrimpe.com dont la taille et la résistance ne le destine vraisemblablement qu'à faire grimper les playmobils de mon fils. Il y eut bien sûr d’autres lots, mais je soupçonne un tirage au sort truqué. Tous les cuvettards présents se sont bizarrement trouvés écartés de toute attribution. De là à trainer Nico, notre PB Master en justice, il n’y a qu’un pas, surtout si on ajoute ce fameux bloc bonus infaisable, pourtant indiqué dans ma liste…Le bouche à oreille faisant son effet, plus de 70 participants dont l’inénarrable Monsieur Kulh, Jean de son prénom, de retour de pérégrinations au pays du grit, à serrer de la croute avec Ben Moon et bien content de sa reconversion professionnelle en pays cuvettard. Passées ses révélations sur l’étrange transformation du Schnappi qui enchaine les croix à coup de ''vas-y sec prends moi'' suivi de ''euh...non, c'est bon, j’ai le bac, pas besoin'', c’est avec nostalgie qu’on parla jusqu’à tard dans la nuit, en compagnie de Charlie Brown et Sunny qui nous introduisit sa charmante compagne Sandy, des débuts puis de la renaissance de Riouper la seule, l’unique…et puis...
''Pimprenelle et Nicolas, Vous nous endormez comme ça
Le marchand de sable est passé, Nous on garde un œil éveillé''

dimanche 23 novembre 2008

Le con gèle

Et la caravane des grimpeurs passe. Pour les grimpeurs, seuls Jean-Yves et GrandLudo répondirent à l’appel. Quant au reste des cuvettards, à force d’aboyer, ils ont fini sous les néons et les nuages de cake du temple de la résine, Planète bloc, surement sur fréquenté, un froid jour d’hiver.
Quelques jours plus tôt, au détour d’un chemin, j’avais aperçu notre deuxième maître fondateur de lacuvette, sur un arbre perché. Par l’odeur alléchée, en bon cuvettard je lui tins à peu près ce langage. "Et bonjour M. Ludo, que vous êtes joli, que vous me semblez beau. Sans mentir si votre perfo s’en revient d’un si long périple, vous êtes le phénix des hôtes de nos bois des Vouillants". A ces mots le Ludo ne se sent plus de nous faire languir et pour montrer ses belles voies, ouvre un large bec et laisse filer quelques infos de choix. Le cuvettard s’en saisit et dit "mon bon monsieur, sachez que tout grimpeur vit aux dépens de celui qui brosse, équipe et nettoie : cette leçon vaudra bien la primeur d’une petite croix". Le Ludo, satisfait et plein de joie, jura, mais un peu tard, qu’on l’y reprendra sans doute encore à maintes fois.
L’attente fut longue jusqu’au premier créneau disponible. Ni la neige, ni le regard médusé, voir agacé de cette tranche attachante de la population, armée jusqu’aux dents, tout de kaki vêtu et si heureux de pouvoir partager son terrain de jeux, n’ont eu raison de notre détermination. Bravant les rigueurs de l’hiver et les aboiements, nous étions en route vers la DJ.
Le plus grand des Mr Freeze, GrandLudo s’est essayé au long et varié voyage de la première longueur de la Tectonique de ploucs, 7b. Même si la vire médiane lui permis de souffler et de laisser passer une onglée bienvenue, il ne lui aura manqué que quelques secondes pour pouvoir se saisir du bac final, les effets de la congélation s’étant manifestés un poil trop tôt. Le bâtonnet de colin Igloo Jean-Yves n’a guère pu mieux faire, victime lui aussi d’une subite hypothermie : muscles lents et réactions du cerveau ralenties, rendant impossibles les prises de décisions rapides et les quelques mouvements dynamiques du crux.
En fidèle habitué de chez Picard, l’eau à la bouche, et des flocons plein la tronche, je m’élançais dans la toute nouvelle prolongation de Para DJ, une bonne dizaine de mètres supplémentaires pour un changement de style radical. Une superbe dalle grise, entre monos, cupules et plats, entièrement naturelle (…s’il est encore besoin de le préciser). Une section très homogène et tout en douceur, où la collante fut une alliée indéniable..Le bon coté du froid, c’est qu’en insensibilisant les doigts, il en fait de même avec leurs vieilles douleurs résiduelles… Encore un incontournable du lieu, pour ceux qui savent apprécier la valeur d’un joli 7b/7c, un torride samedi matin d’hiver…et dire qu’il parait qu’il y en a encore quelques autres à découvrir aux alentours…
C’est un peu l’esprit de lacuvette, celui après qui l’on court, l’objet de notre quête : des conditions dantesques, une grimpe improbable, et envers et contre l’avis de tous, se retrouver simplement entre cuvettards, au pied du mur, seuls, motivés, pour partager quelques instants magiques, au delà de toute description, aux portes du Nirvana. Comme Schnappi, qui su faire fi des rumeurs pour se perdre du coté de la falaise délaissée de Voreppe, histoire de cueillir la fameuse et méconnue Courgette, 7b, et ses 30 mètres incroyables, sur une dalle grise technique. Une croix qui lui a surement procuré plus de plaisir, pour son pur style lacuvette, que celle de la beaucoup plus courue Revanche de Têtard, pourtant 8a, classique de Têtard Park.
Tant de frémissements de perfo ne pouvait pas laisser insensible François. S’étant libéré d’Autoire et de son dernier gros projet, il erre maintenant au grès des autres secteurs du Lot pour y laisser sa trace. Comme maitre Ludo, il laisse filer quelques infos pour le plus grand bonheur du Iaki’s club, dont la tête pensante et la petite mascotte se préparent à de très prochaines belles perfs.
Allez, on referme l’abattant et on reste bien au chaud, au fond de lacuvette...

dimanche 16 novembre 2008

La valeur...

…n’attend pas le nombre des années. C’est ce que je me suis dit en voyant le flyer de Planete Bloc concernant l’organisation d’un mini contest, réservé aux 6-12 ans. Aguichés par un gouter annoncé gargantuesque, voilà mes deux petits monstres, n’ayant même pas atteint l’âge légal, fin prêts à défendre leur morceau de gâteau dans les problèmes proposés par Nico, le Pb master. Passée la surprise de voir le pôle France jeune être de la partie, et bien décidés à ne pas se laisser impressionner, je prodiguais à ma surdouée progéniture de judicieux conseils a coup de "vas y saute sur la prise, jette toi dessus"…l’essence même de l’escalade en somme…sous le regard de la caméra de CNN international, en la personne de TeleGrenoble. L’occasion pour notre PB master de faire un véritable show d’orateur, parfaitement à l’aise devant la caméra et décrivant avec brio les vertus de l’escalade à main nue. De retour à la maison, les enfants hurlant "l’escalade c’est trop chouette, j’veux y retourner tous les jours !", je gardais un œil sur le poste, attendant la retransmission du soir. Parfait sur la forme, sauf que sur le fond, il a encore de nombreux progrès à faire… pas une seule fois je n’entendis un message subliminal faisant allusion à Lacuvette, eb ou Planète Bloc…le verbe seulement ne suffira pas à remplir les caisses !!
Quelques heures plus tôt, tandis que l’entraide permettait aux plus petits d’attraper les premières prises, je zieutais les jeunes biens membrés du pôle France. Je ne pus m’empêcher de penser à Yves ou François. Enchainer du 7 à plus 60 ans, ou plier régulièrement du 8, et hier encore le 8b de Transpotting à St Géry, sur la route de la cinquantaine, que seraient capables de faire ces deux phénomènes hors du temps, placés dans le même contexte que ces jeunes favorisés actuels ?
Au même âge, chaussés des déjà fameux ultra précis eb montants et à bords complètement ronds, flanqués d’un baudriers jaune et vert fluo aux multiples sangles et boucles pesant plus de 3 kg, harnachés à une corde aux allures de câble, ils se frisaient avec style dans des pas de bloc retors en dalle, en train de poser en faisant une grenouille, le cheveux long et blond s’ébrouant nonchalamment au grès du vent.
A voir Yves dans les belles dalles des Saillants, il n’a guère changé, si ce n’est les cheveux, plus courts et maintenant en harmonie avec le beaux gris du rocher. Il est aussi maintenant libéré de (presque) toutes contraintes et peut grimper tous les jours. Rien qu’avec le temps, il a même progressé, les voies du secteur ayant toutes pris un degré, juste par le simple fait d’un rééquipement…
Le lendemain encore, en déposant les enfants à l’école, juste avant la fermeture des portes, je repérais le coin "ordinateur" des maternels. Je me renvoyais quelques années en arrière (mais pas tellement finalement…) avec ma pauvre calculatrice maitrisant à peine les 4 opérations de base, avec mes 24 tomes de l’encyclopédie Universalis en guise d’Internet pour faire mes exposés, ou encore à recopier en 4eme vitesse dans le bus menant au lycée, les résultats du TD de math, parce que l’on avait ni mail ni tchat pour se les échanger la veille.
Si l’on pouvait se laisser aller à un tel anachronisme, il est évident qu’on serait tous devenus d’éminents prix Nobel et qu’en plus on randonnerait les 9a, sans les mains de surcroit.
Il y a plus de 25 ans donc, Francois était déjà à l’aise dans ces dalles contraignantes et douloureuses, et l’on ne parlait que de 8a (une photo d’époque est en attente…) Le niveau dans le style a-t-il explosé aujourd’hui…a ben oui, bien sur : y’a le fameux Gecko de Tough Enough a Mada, annoncé 8c comme la dalle la plus dure du monde…que Diego a tout simplement torché…à vue…Le même Diego qui, il y a plus de 25 ans aussi, s’acharnait sur les 8a historiques des nos chères dalles des Lames…Mais alors… lui aussi aurait maintenant largement dépassé la quarantaine… Et alors messieurs François et Yves vous nous aviez enfumé avec vos fausses excuses. Qu’attendez vous donc pour vous aussi vous y mettre sérieusement ??. Pour faire le beau avec les pieds au dessus de la tête dans l’espace replié, le 8b+ d’Autoire ou randonner dans les 7 de la dalle bleue à St Pan un jour de brouillard, on se bouscule au portillon, mais quand il s’agit de forcer un peu, y’a plus personne !! Dire qu’il n’y avait personne avec Sylvain ce dimanche à La Chapelle, qui, malgré un pouce déboité pour case de parade de sumo, est globalement venu à bout du très beau Skexcess 6b+.
Quel gâchis, avec un tel passif et tant de possibilités…Vivement qu’un jour l’on puisse être aussi vieux pour enfin montrer l’exemple !

samedi 8 novembre 2008

This is the end

Ce devait être l’une des dernières pensées de ce pauvre Jim, un soir de déprime de l’an 71, peu avant qu’il ne résigne à refermer les portes de son existence. "Toutes les bonnes choses ont une fin". S’il y a bien une expression que je trouve absurde, c’est bien celle là. Elle me rappelle à la fois les propos sadiques d’une vieille prof aigrie en blouse blanche et ceux d’un sergent chef complexé pour qui l’armée s’était révélé son unique raison d’exister. Cette prof de philo m’aurait fait remarquer mon récurant manque d’analyse et m’aurait rétorqué qu'à force de plaisir, l’habitude pourrait faire qu’il n’en soit plus un, l’être humain ayant pour moteur de n’être jamais satisfait…mais ma faible d’assiduité à ses cours, dictée par les justes priorités d’un calcul de rentabilité de coefficient et de nombre de points pour la note finale du bac, m’a épargné ces inepties.
Serait-ce à dire que toutes les mauvaises choses, elles, n’auraient jamais de fin ? Visiblement non, pour le grand bonheur de notre oncle Sam et de sa grande famille qui ont enfin pu cette semaine, se débarrasser de leur vieille et sans avenir baraque à frittes sentant l’huile recyclée, pour emménager dans une toute nouvelle et porteuse d’espoir Barack colorée. Que dieu les blesse...
Pour Autoire hélas, la saison, touche à sa fin, victime d’un hiver trop précoce et capricieux. Avant la fermeture annuelle, un dernier signe de vie fut à mettre sur le compte d’une initiative heureuse du club actif local : un "clean-up day". Un exemple à suivre, ici et ailleurs, même s’il revient à sonner le glas de la ‘’free’’ grimpe, la grimpe en toute liberté. Celle qui nous autorisait à chier au pied des voies, à laisser l’herbe repousser ou à dessiner de jolis motifs aux allures de traits de cake dans des voies que, une fois enchainée, nous ne referions jamais. A la limite, on aurait même du les déséquiper, récupérant les spits pour que la communauté puisse se bouger et nous en ouvrir plein de nouvelles. Pour se rassurer, on peut se dire qu’il nous restera tout de même la liberté de pourrir ces équipeurs qui placent mal leurs points, trop loin, dans des pas morpho, et en plus, sans brosser ni marquer les prises.
L’épopée de Rioup allait elle aussi connaitre une parenthèse obligée. Non pas par désaffection des nouveaux aficionados, puisque je peux me vanter d’avoir converti au moins 4 cuvettards pourtant réputés irréductibles. A tel point que l’un d’entre eux, dont je tairai le nom et flouterai le visage, pour préserver l’intégrité de son mariage, se réveille régulièrement la nuit en hurlant "Rioupéroux…je t'aime, je te veux ! ".
Sa femme trouvait déjà lourdes ses nouvelles allusions glissées au fil de leurs diners en tête à tête, des "le bloc, c’est la vraie vie", "Rioupéroux, tu m'as révelé", ou le redoutable "demain midi... je dois aller grimper"…Et cette même folie gagnait même les enfants, réclamant leur highball de la semaine.
La culpabilité commençait à me ronger, mais ce fut surtout de la réaction inattendue de mon doigt que vint la trêve. Le pauvre, déjà anormalement proportionné, a doublé de volume, signe irréfutable de l’intensité du bourrinage sur des pauvres blocs de quelques mètres de haut, par rapport à celle, plus tranquille, des longues voies de conti.
Nous voilà donc de nouveau contraint de nous farcir ce gros sac qui détruit le dos, ces longues marches d’approche, et ces mouvements encombrés de matériels divers et variés… pour limiter le trouble, direction Ludo’s Beach, pour des voies courtes et intenses, et grimpables sans devoir serrer les prises… comme dans Sept AC, 7b+ de 5 mouvements, que GrandLudo, transcendé par l’étrange ressemblance avec certains blocs, faillit tout simplement flashé …le manque d’habitude ayant fait qu’il s’emmêla la main dans la dégaine en jetant sur la dernière prise…. Ce retour en territoire falaiseux, ne pouvait se faire sans convier Yves, notre grimpeur à la carte vermeil, qui prit par l’émulation ambiante randonna avec Jean-Yves les gouttes superbement sculptées de Vent d’orage, 7a.
Tout ayant une fin, l’inflammation de mon doigt s’en est finalement allé, signe qu’encore une fois, une bonne séance entre cuvettards, suffit à effacer bien des maux…

dimanche 2 novembre 2008

Heure d’hiver

A force de le relire un soir sur trois, pour le plus grand bonheur de mes deux petits monstres, je le connais maintenant par cœur. J’espère qu’ils me le rendront bien, lorsque dans 40 ans, je les supplierai de me porter des petits gâteaux, à l’insu des infirmières, à la maison de retraite. Franklin sait donc compter jusqu’à 100, nager sans bouée et faire ses lacets tout seul. Et en plus de tout ça, ce brave Benji eut la brillante idée, en 1794, de changer d’heure, sous prétexte d’économiser de l’énergie, en l’occurrence du bois, en ces temps reculés. Mes deux neurones et mon esprit décidément trop peu conceptuel semblent pourtant démontrer le contraire, mes cuisses dépensant nettement plus d’énergie, chaque soir en rentrant du boulot, pour faire tourner la vielle dynamo bruyante de mon petit vélo. Le seul avantage visible, fut dimanche dernier lorsque même en me levant plus tard, j’étais quand même debout plus tôt, ce qui me laissa le temps de me remettre sous la couette pour profiter du temps gagné.
Le temps serait donc malléable, relatif pourrait-on dire en tirant la langue, une quatrième dimension permettant de naviguer entre les trois autres par différentes brèches, d’être ici et là en même temps. Comme encore une fois ce lundi, où, le temps de prendre bêtement mon plateau en fin de file d’attente au self de la cantine, avec l’œil vif du collaborateur radieux et comblé du lundi, je me retrouvais en pleine forêt montagnarde, au pied d’immenses reliefs escarpés, surplombant le cours paisible d’un ruisseau claire…le temps de reprendre mes esprits…j’étais bien à…Rioupéroux, le crash sous la main et les eb aux pieds, arpentant les pentes du coteau en pleine exploration du secteur EDF. Je décortiquais les mouv d’une Sunny’s traverse, au dessus de Tony Montana, un belle fresque de plats à sensation, un grain exceptionnel, des talons subtils et un poil de niak pour passer le nez et finir sur les croutes du réta. Une bonne heure de calage, d’essais et de travail de préhensions pour venir à bout de ce joyau du genre qui devrait bien valoir son 7a !!
Du temps, c’est ce qui a du manquer à nos deux compères, Oliv et Sylvain lors du contest Planete Bloc de mardi dernier. Une ambiance de folie, des blocs de rêves et les voilà en train de déambuler parmi la foule, s’égarant dans des itinéraires ne figurant pas dans leur scorecard. Résultats, une tout de même honorable 65eme place ex equo avec… aucun bloc ne rapportant des points ! Restera une soirée menée de main de maitre par Nico le PB Master, qui n’a pas lésiné sur les prizes money dignes d’un Rolland Garros, ni sur le buffet avec petits fours, foie gras et champagne à volonté. Une renommée qui a même attiré quelques guests stars avec Mickey, Toufic et Sunny en personnes !! L’occasion rêvée de donner deux ou trois conseils et de montrer comment tenir les prises à ces jeunots en panne de progression…Nos deux compères donc, furent contraints de rattraper le temps et les points perdus ce samedi lors de la visite du secteur Shadow Forest de Rioup, regorgeant de merveilles cachées mais intimement dévoilées la semaine par Sunny.
Pour Francois, le temps se serait lui arrêter ce vendredi, au moment même ou Iaki devait regarder les flocons tomber sur le Causse, se défilant surement à l’idée d’affronter trop tôt un hiver à Autoire. François donc, s’était judicieusement muni de son porte bonheur personnifié en la petite Paupof, qui l’avait déjà assuré dans Frater Dolorosus, 8b+. Elle allait encore une fois marquer l’histoire d’Autoire en supportant l’intemporel François dans son essai victorieux dans sa dernière création, l’espace replié, encore 8b+. L’espace et le temps se déforment, obligeant François à des artifices pour se contorsionner dans des mouvements que la mécanique classique ne pouvait jusqu’alors imaginer. Il repousse de nouveau les limites de la théorie, changeant l’étendue du possible. Il faudra que tu fasses don de ton corps à la science, pour que le reste de l’humanité puisse peut-être un jour découvrir le secret de ton talent….
Ouh là…en parlant de temps...c’est que l’heure c’est l’heure, il est déjà 17h et il n’est pas question que je loupe le traditionnel thé et gâteaux de chez mémé, inéluctable phénomène temporel quasi sacré du dimanche…